Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5191. Aan graaf Willem Frederik van NassauGa naar voetnoot1). (H.A.)Le Sieur Beaumont ne se trouvant pas icy, destitué de l'advis que j'eusse souhaitté de prendre de luy sur les changemens que V.E. a voulu essayer de faire en vostre project de mariage, et sur la maniere dans laquelle nous pourrions en faire ouverture, sans rien gaster, sa trop longue absence m'a porté à communiquer le tout à Madame, dans les plus doux termes qu'il m'a esté possible, mais qui n'ont pas laissé d'esmouvoir assez de chaleur en son esprit, et enfin une chaleur qui a produict une solution generale sur toutes les nouveautez ensemble, portant, que ce qui est escrit est escrit, et que ce n'est pas ainsi qu'il fault marchander une fille du Prince d'Orange, qui merite et ne manqueroit point de plus haulte fortune; qu'on n'a que faire de s'attribuer beaucoup de ce qui part de la faveur des provinces; que cela est autant et plus applicable à la fiancée qu'à l'espous; et que si ainsy n'estoit l'on n'en voudroit point faire de compte, ny mesme le recevoir; que d'ailleurs la comparaison n'est point de mise entre le mariage de S.A.E. et cestuycy, et que c'est chose choquante de s'en oser prevaloir. Avec choses semblables, que je confesse avoir aucunement preveuës, mais que je n'ay pû destourner, Monseigneur, sans vous desobeïr, en quoy mesme vous eussiez pû croire de ne trouver pas bien vostre compte. Je serois donq d'advis, que nous laissassions le tout reposer jusques à vostre venue, pour reprendre finalement tous les articles entre vos deputez et nous, où nous aurons moyen de nous expliquer aveq plus de briefveté et d'efficace que nous ne le sçaurions faire par lettre. S.A.E. a aussi faict remuer quelque scrupule sur le 4e article, mais qui n'interessera gueres V.E. - Pour le respect des seaux, qui les empesche de sortir des provinces, j'ay proposé, et S.A. ne l'a pas rejetté, qu'il y a moyen d'y remedier, en les faisant appliquer au contract dans les provinces mesmes, quand la Princesse y passera ou à tel autre temps que S.A. jugera convenir. Du voyage de Cleve il n'a esté faict nulle mention en cette conference, et je ne pense point avoir desservi V.E. en l'evitant tout expres pour ce coup la. Je la supplie tres-humblement d'interpreter en bonne part les offices que je tasche de luy rendre aux occasions à mesure qu'elles me naissent, favorables ou sinistres, puisque je suis d'entiere devotion ..... 15 Nov. 1651. | |
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P.D. Je ne comprens pas pourquoy les gens de V.A. ont voulu faire un article malplaisant et inutile sur la disposition testamentaire de la Princesse. Car si le pouvoir luy en appartient - comme je le croy - ceste caution est superflue. Si non, l'article ne le luy sçauroit donner. Et ces choses là s'ajustent beaucoup mieux entre mary et femme, qu'entre serviteur et maistresse, et ceux qui transigent sur leurs interests. |
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