Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5133. Aan graaf Willem Frederik van NassauGa naar voetnoot1). (K.A.)Quelqu'un de vos gens pourra tesmoigner comme à l'entrée de la nuict que V.E. partit d'icy, je fus la cercher en vain dans sa maison. Ce fut pour recevoir l'honneur de vos commandemens, si peut estre vous eussiez eu aggreable de m'en departir de nouveau sur le subject dont nous avions parlé. Du depuis j'ay sceu par Madame, comme V.E. s'est advisée de communiquer aveq elle immediatement et sans intervention de personne. C'est veritablement le plus court chemin et le plus asseuré. Nous disons, daer is niet als de man selfs, et l'on s'en trouve tousjours le mieux. Je n'auray garde aussi de me jetter entre deux, car c'est un mestier fort esloigné de mon humeur. Mais puis[que] S.A. a trouvé à propos de me faire veoir les projects que V.E. luy a proposez, et ensuitte m'a mis en train d'assez amples discours sur le tout, je vous supplie tres-humblement, Monseig.r, d'aggreer que je vous die à ceste occasion, que vous avez subject d'estre satisfaict de l'acheminement qui vous a esté donné à procurer ceste deputationGa naar voetnoot2). Il faudroit estre peu sensé pour ne sçavoir interpreter de semblables mouvemens à bon augure. Mais ceux qui viendront ne doibvent pas insister sur des asseurances preallables d'une response tout à faict categorique et peremptoire. Cela ne se prattique qu'envers des ambassadeurs de formalité qui par grimace vienent faire recerche d'une chose desjà conclue, et en tel cas ce debvroyent estre personnages representans les plus proches parents de V.E. Ces autres ne feront proprement office que d'intercesseurs, qui ne sont pas en droit d'emporter la parole. Il leur en sera tousjours donné de si honestes, que les provinces asseurement auront matiere de se tenir contentes du succes de leurs debvoirs d'amitié, et leur discretion naturelle leur dictera, que tout particulier mesme à qui l'on demande sa fille, faict chose decente et necessaire, quand il demande le loisir de s'adviser dans peu aveq ses plus proches. Et V.E. sçait comme M. l'ElecteurGa naar voetnoot3) est sur le point de venir, et quel rang il doibt tenir au conseil de Madame, vefue et destituée de tout autre support. Ce que j'en dis, Monseigneur, c'est pour le mieux, et | |
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pour vous ayder à considerer qu'il importe de presser ceste affaire, mais de la presser aveq tout ce qui se peut de retenue. Telle corde s'est veu rompre, qui eust soustenu le mesme effort, s'il eust esté moins soudain. Apres tout V.E. sçait que je n'ay point icy d'autre interest que celuy de son service, et me fera bien là dessus la grace ou la justice de recepvoir en bonne part la hardiesse dont j'ose user, en suitte de la promesse que je luy avoy faicte de me descharger de tout ce que je trouverois importer au lieu de son service. Je luy demande donq ceste faveur et ce droict, et demeure ... 24 Avril 1651. |
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