Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend5087. C. WllffeldtGa naar voetnoot5). (K.A.)aant.Ce capitaine qu'il vous a pleu de me recommender, a eu icy telle expedition à ce que je croy, qu'il en est satisfaict. Je seray tousjours bien aise, quand quelque ocasion se presentera, dans laquelle je vous pouray tesmoigner, combien j'estime et honore vostre personne, non que je veille mettre en conte l'affaire de ce capitaine surmentioné, mais seulement pour s'estre servi de vostre nom, il est bien reeussi en ses pretentions. Je sçais bien que ce vous est une charge d'estre importuné de tels solicitateurs, mais en quoy monstreront vos amis qu'ils vous desirent de servir, si ce n'est que vous leur en fournissiez quelque subject pour le faire, et ne s'estant trouve autre occasion jusques astheure que celle la, on l'a embrassee. - Je ne desire pas que vous faciez estat de ma personne, | |
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ains tenez moy comme une personne oubliee, mais si je peux monstrer en effect, combien je desire de vous rendre des affectueux services, je n'y manqueray nullement. Je sçay bien que vous ne pouvez avoir à faire de mon peu de service, aussi vous ne vous souvienirez pas de cest estranger, si non quand vous serez tellement disocupé que n'aurez autre chose à quoy songer. - Vous m'avez il y a quelques mois escrit une lettre en consolation de mon indisposition; je vous y respondray, mais je lairay premierement passer quelque temps, afin que le deuil, dans lequel vous estes pour ce rare prince qu'avez perdu, se passe un peu, non qu'il se puisse jamais passer du tout, mais qu'il aye pris quelque relache. Le temps qui tout guerit, faict des merveilles; il n'y a philosofie ny sagesse qui puisse avec ses raison[s] les mieux fondees operer comme faict le temps en coulant tout doucement, en endormant nos corps, nos sens, nos esprits, mesmes nos vies. Je songe tousjours en cas semblables à ce qu'a dict TheophileGa naar voetnoot1), mais je le prends astheure pour mon dire, comme luy l'a pris de quelque autre qui luy a precedé:
Le temps qui tousjours vire
Se rit de nos ennuis,
Les flesches enpennees
Des siecles revolus
Emportent nos ennees,
Qui ne retournent plus.
Vale et vive, ut vivas. Kope[hague], le 18 de Jan. 1651. |
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