Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend4143. Aan prinses Amalia van OranjeGa naar voetnoot1). (H.A.)*Aujourdhuy matin S.A. est partie de Steken aveq l'armée, et s'en est venue investir ceste ville, dont Dieu benie le dessein. Tout aussitost la circonvallation a esté tracée, et le retrenchement en sera achevé demain. A ce matin M. de Beverweert a pensé faire rendre le fort Spinola, en menaçant le commandeur de ce que les François estoyent aveq nous, gens cruels et sans pitié, qui avoyent demandé le pillage de ce fort, mais que S.A. leur offroit sa protection, s'ils se rendoyent promptement, aveq semblables histoires; et desjà la fourbe avoit reussi en sorte qu'ils avoyent promis de sortir apresdisner, mais depuis un secours de 150 hommes leur estant venu en chalouppes du costé d'Anvers, ils ont changé de langage, et quoyque M. de Beverweert y soit allé aveq forces competentes, n'ont plus respondu qu'à bons coups de canon et en grand nombre, de sorte que c'est encor là besoigne à refaire aveq plus de ceremonie. - Le fort du Moervaert, qui est celuy que feu M. le comte Henry manqua de prendreGa naar voetnoot2), comme il n'est pas si bon que l'autre, n'a pas aussi esté si mauvais. Mons.r Gleser, suivant l'ordre de S.A., estoit en devoir de l'attaquer, quand vers le soir la garnison l'a abandonné; qui est la premiere porte qu'on nous ouvre pour passer des lettres vers le Polder de Namur, par où aussi un lacquay, qui aura devancé la presente, se coulera ceste nuict aveq un guide, qui devoit porter ceste lettre, et d'autres de plus d'importance, et s'en est allé sans mot dire, au grand desplaisir de de S.A. qui est obligé maintenant d'employer une partie de fuseliers pour ce second voyage. Ce que je represente pour ma descharge, esperant que V.A. ne me jugera pas negligent, pour avoir esté trompé aveq S.A. mesme et contre ses ordres. Tant presentement vient d'arriver le carosse de S.A., qui avoit mené la baronne de la RiviereGa naar voetnoot3) à Gand, où la bonté et civilité de S.A. a esté eslevée jusqu'au ciel, et ce carosse suivy et visité par des milliers de personnes. La confusion au reste des conseils y est si grande qu'il n'est possible de l'exprimer. Les Lorrains en un jour avoyent passé et repassé quatre fois par ceste ville, qui n'avoit jamais voulu ouvrir ses portes à aucune garnison. Beck avoit amené quantité de morts et blessez du jour de nostre passage, et maintenant s'estoit rendu apres les François, aveq les Lorrains, Lamboy et Piccolomini, de sorte que pour icy devers nous ils semblent donner tout le païs pour perdu, comme gueres ne s'en fault. Mais Dieu sçait, s'ils eussent esté habiles gens, qu'en ceste dangereuse traicte que nous venous de faire si heureusement, ils nous eussent peu donner d'estranges embaras, à ne dire pis. Mais la main qui nous a conduicts, les a totalement aveuglez. - Par ce passage du Moervaert ouvert nous escrivons en diligence vers le Sas, et en envoyons querir tous nos bateaux, dont l'armée a tres grand besoin. - Les deputez du païs commencent à venir de tous costez pour traicter de contribution. Au camp aupres de Hulst, le 5e Octobre 1645. |
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