Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend3038. Aan prinses Amalia van OranjeGa naar voetnoot1). (H.A)*aant.Son Alt.e venant d'apprendre aveq desplaisir dans une lettre de V.S. que de certains rapports du S.r Murray auroyent causé quelque froideur ou mescontentement en l'esprit de la Reine, me faict envoyer cest exprès audit S.r Murray, aveq une lettre de ma mainGa naar voetnoot2) que luy rendra M. de Heenvliet, par laquelle il est supplié de faire cognoistre à S.A. les intentions de S.M. sur les responses provisionelles qu'on luy a envoyées par escrit à de certains points qu'il estoit venu proposer au fort de Voorn, d'où S.A. partit le lendemain à trois heures de matin, bien estonnée que ledit S.r Murray n'y apparust en aucune part, ains m'envoya un homme au quartier près de Grave, qui le lendemain fut renvoyé aveq lesdites responses soubs escorte de quelques cavaliers jusques à Nimmeghe. S'il m'est permis d'en parler franchement, ce S.r Murray est un estrange negotiateur, et en un mot, brutal et rogue comme un bedchamberman, dont V.A. cognoist le respect à la cour d'Angleterre. Je suis tesmoing, qu'il n'a receu icy, je dis au Voorn, que toute sorte de civilité et de bon accueil. M. de Brederode ne le traicta pas maigrement à soupper. Mais il n'en sortit pas casque en teste, m'ayant tenu dans la ruë en discours de sens rassis jusque vers les onze heures. Apres ceste conference M. CravenGa naar voetnoot3) luy ayant donné à coucher, je m'asseure - et son petit envoyé n'osa pas me le nier - que sa belle yvrognerie de nuict, à laquelle c'est sa coustume de s'exercer valeureusement en vin d'Espagne et tobacq, l'aura assoupi en sorte, qu'au depart de l'armée il ne luy a esté possible de quitter le lict et d'assez bonn' heure, pour prendre, comme il devoit, congé de S.A. et apprendre ses dernieres volontez de sa bouche, selon qu'il m'asseura le soir de vouloir faire sans faulte. De quoy il me semble qu'il y auroit à luy jouër aussi sa piece, pour les beaux et faulx offices qu'il est allé faire à la Haye. S'il plaist à V.A. me commander de luy envoyer copie de ces points de la Reine, et des responses qu'on y a faictes, je le feray promptement. Depuis hier il ne me reste plus aucune nouvelle publique, digne de l'entretien de V.A. Au camp près d'Orsoy, le 25e Juin 1642. |
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