Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
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2510. D. de WilhemGa naar voetnoot1). (L.B.)aant.Par la vostre du 24 escrite au soir vous me dites si les interessez de Groningue vienent a s'adresser a la Generalite sur le subject de leurs pretentions, qu'asseurement l'advis de S.A. en sera demande et que, par moyen de cette communication, nous nous en meslerions, mais que ne le pouvions autrement de bonne sorte. Je me persuade que les deputez de la Generalite ont rapporte a S.A. plustost le faste et la formalite des pretentions que les vrays subjects qui les ont fait naistre, et les secretes conjonctures qui s'y trouvent, et bien qu'ils peuvent avoir adjouste et entremesle les motifs mesmes des differens, neantmoins, se plaisants a faire trouver bon leur negotie, ils s'escartent de la base et l'experience de cest affaire, et s'occupent par trop aux choses generales, qui ne peuvent specialement servir au dessein ou interest de S.A. Je scay que ceux de Groninghe et d'Omlande sont en proces pour la superiorite pour les veenlanden, alluvions, pescherie; je voids naistre encores des dissentions entre les Oldampten et ceux d'Omlande en matiere de pescherie, mais pour aucun des ces differens ils ne s'adresseront a la Generalite, ains poursuivront l'affaire en justice. Et ces Messieurs les juges sont plus habiles en leur mestier que les deputez en leur legation. Car ils ont si bien fait par leur sentence qu'ils tienent les parties dans leurs fers; une bonne quantite des poincts est determinee, desquels ils se sont reserve l'interpretation, et pour la decision des autres poincts, ils sont aussi engages de venir ici, afin que leur premiere industrie ne leur soit inutile; et de peur qu'ils n'eschappassent, on leur a dresse, a ce qu'on tient, des filets a les empestrer. Les deputez, s'ils avoyent procede de mesme, je serois de vostre advis d'attendre ici le bon de l'estenf, pour le bucoller comme il faut. Or je vous puis asseurer qu'ils ne s'adresseront point a la Generalite. Car et les uns et les autres tienent la sentence favorable pour eux. Si les uns ont tire plusieurs salvo's, les autres ont voulu faire sonner les cloches, comme par trophee, ainsi qu'il vous plaira voir dans l'extraict de la lettre de M. CoendersGa naar voetnoot2), escrite le premier de ce mois, que je vous envoye; voire quelqu'un m'a voulu faire acroire que les cloches ont carillonne; mais on ne me mande pas cette particularite. Que si vous voulez dire avec nos deputez, qu'ils pourroient s'adresser a la Generalite pour le different mesme ou la diversite d'eslire un gouverneur, ne pouvant s'accorder, asseurez vous que cela n'arrivera pas. Ils ne sont pas si niais. En ces choses il ne faut rien croire de leger. Il est question d'empescher que ceux de Groningue et d'Omlande ne puissent se descharger de la haine et blasme de la preterition de S.A. snr le peu de soin et dexterite qu'on use en cest affaire. Cela ne se peut nier que S.A. n'aye eu connoissance de l'envoy de nos deputez a ceux de Frise et Groninghe, qu'il aye agree l'eslection de Drenthe; vous mesme l'avouez par vos lettres du 25 escrites au greffier BuseroGa naar voetnoot3). Le secretaire de DrentheGa naar voetnoot4) escrit ici a M. PersynGa naar voetnoot5), leur agent, qu'ils ont esleu met eenpaerige stemmen S.H. voor gouverneur, naerdat hij verclaert hadde, dat hem sulcx aengenaem soude sijn. Il n'est pas question donc de cacher tant ses intentions; ains il est necessaire de les faire connoistre en une forme decente, et la plus noble facon seroit de les donner entendre par un envoye expres au burgemaistre JulsingGa naar voetnoot2), lequel j'entends estre du tout porte en faveur de S.A., ou au burgmaistre WichringGa naar voetnoot2), qui est aussi fort habile homme, pour l'engager, ou bien s'adresser a tel autre qui le leur donnast a entendre soubs main, sans qu'ils sceussent que cela vint directement de S.A. On pourroit mesme confier ce point a la discretion de celuy qui sera employe par S.A. pour ce subject, de choisir et prendre le meilleur expedient que le temps et les affaires pourroient permettre a la confusion qui s'y trouveroit. Il y a la le fils d'Ubbo EmmiusGa naar voetnoot6), qui est recteur et in buon concetto, pour avoir estudie | |
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avec la pluspart de ceux qui sont en dignite et magistrature, et s'estre acquite tousjours fort dignement; pourquoi ne pourroit on a cestuy la notifier et asseurer les intentions favorables de S.A.? Ou bien il y a un professeur AltingGa naar voetnoot1), ou tel autre homme de probite et de credit; pourquoi point, apres l'avoir trouve affectionne a S.A., luy declarer, ou a tel autre qu'il plairoit a S.A., les intentions qu'on ne doibt et ne peut ignorer en cest affaire? Il faut plustost suivre leurs chemins, pour incommodes et peu unis qu'ils soyent, que d'entreprendre d'aller plus droit et plus haut, et en grimpant se trouver sur un precipice, et estre contraint de se retirer et descendre honteusement. Je vous prie de supplier S.A. de revocquer cest affaire a son soin et prevoyance, et envoyer quelqu'un pour acheminer et preparer les humeurs et matieres, le mieux qu'il jugera estre a faire pour le bien des provinces, de l'eglise et de la maison de S.A. Ce Emmius ou Althing pourroient puis apres catechiser ces gens, selon la devotion qu'ils y trouveront. Et quand ce ne seroit que pour entretenir les bien intentionnez en leur devoir, decouvrir et empescher les menees des autres, et gaigner quelques uns, il faut qu'il y ayt quelqu'un la expressement de la part de S.A. Que si desja il y en a quelqu'un auquel on se puisse confier, cela suffit. Qui nous asseurera qu'on n'aye differe cest affaire pour n'offenser Mess.rs les Estats, en les conduisants tout a plat, comme cela en peut bien aussi estre occasion, car il n'y a rien qui empesche qu'une mesme chose ne puisse estre faite a plusieurs intentions. Je vous marque ceci, pour vous monstrer combien il est necessaire qu'il y ayt la quelqu'un qui agisse dextrement. De penser qu'ils feront de gre et d'affection quelque chose pour S.A. - j'entends ceux de Groningue et d'Omlanden - cela ne se doibt croire, attendu qu'on s'appercoit de leur mauvaise volonte, ayant donne les compagnies vacantes en l'armee, desquelles S.A. seul pouvoit disposer, a tels qu'il leur a pleu. C'est pour vous monstrer combien il est necessaire qu'il y ayt la quelqu'un de la part de S.A. qui les face encliner a la faveur de S.A., et esperer d'icelle toute grace et souppe graisse es occasions qui se pourroient presenter a l'advenir. Il faut tenir les bien intentionnez bien enchainez, et tascher de ranger et ramener les autres. Si on ne le faict, je vous asseure que tout se perdra pour S.A. C'est a elle d'apprehender tousjours les choses au pis en tels affaires et s'esloigner de l'indifference. et lenteur, et se fier a ses serviteurs et permettre qu'on se fie pour le moins a quelqu'un, unde ad caeteros dimanct sub fide silentii, et avec les cautelles convenables et requises. Plura vellem, sed aliorsum vocor conviva, apud Doubletium senatoremGa naar voetnoot2), cum Salmasio nostro, qui mihi commisit SimpliciumGa naar voetnoot3) et amores suos, quos tibi mittere jussit cum multa salute. Raptim Hagae, 28 Augusti 1640. |
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