Briefwisseling. Deel 3: 1640-1644
(1914)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
[pagina 66]
| |
2454. D. de WilhemGa naar voetnoot1). (L.B.)aant.Uw brief van den 16den heb ik ontvangen. - ‘Il me semble qu'il seroit a propos que S.A. envoyast quelqu'un dans les provinces, pour leur donner secretement l'asseurance de ses faveurs, en cas qu'on le choisist pour gouverneur des provinces F[rise] et G[roningue], ou qu'il leur donne cette asseurance par quelque affide qu'il pourroit avoir es dites provinces. Mais j'en doubte fort, si S.A. y a quelque serviteur affide. Car il est question de gaigner premierement les villes, ce qui se peut aisement par les moyens que je vous ay alleguees en ma derniere; puis apres on gaignera aisement les trois autres membres de F[rise]Ga naar voetnoot2). Mon advis seroit que S. A. devroit faire prendre quelque resolution sur la concession et donation des Estats de Hollande et Westfrise par acte date le 17 Mars 1609, laquelle est de cette teneur de mot a mot: ‘Accorderen mede, dat, omme de Vereenichde Nederlanden te beter in goede unie, eenicheyt ende ordre te conserveren, syn Excellentie sal worden gedefereert het gouvernement en capiteynschap general van alle de Vereenichde Nederlanden, onder behoorlyke commissie ende instructie, die met kennisse van de HH. Staten der respective provincien tot dienst der landen darop sullen worden gemaeckt, sonder verminderinge van de jegenwoordige commissie en de autoriteyt van de welgedachten H. graef WillemGa naar voetnoot3) over Vrieslant, Groeningen, Omlande ende Drenthe.’ Haec sunt formalia. Ceux de Drenthe pretendent qu'ils doibvent avoir session en l'assemblee des Estats en vertu de l'Union d'Utrecht. Ils ont voulu prendre S.A. pour gouverneur, afin de faciliter l'effect de leurs pretentions. Qu'on employe en cette occasion quelque habil homme, comme le drossard van EchtenGa naar voetnoot4), pour induire quelques grans dans l'Estat ou dans la province de Groningue, afin qu'ils elisent S.A. communibus votis et suffragiis. Ceux de Groningue ont des proces contre ceux de Omlanden; ils ont aussi besoing d'une authorite puissante pour maintenir leurs pretendus droicts et privileges et seront bien aises d'y estre attires par les esperances des faveurs de S.A. Il faut que les uns gaignent les autres pour leur propre interest. Je vous marque ceci, a cause que j'ay entendu que ceux de F[rise], G[roningue] et Drenthe etc. ont prins une resolution, par forme d'accord et convention, de prendre un mesme gouverneur. Par ainsi il est question de gaigner les uns et les autres. De ceux de Drenthe il ne faut nullement doubter qu'ils ne seront tres aises de obliger S.A. en cette occasion sur l'esperance de ses faveurs. Et si on les caresse tant soit peu, je dis un ou deux qui gouvernent tout, comme le Seig.r van Echten, et l'autre dont j'ay oublie le nom, qui est parent de Monsieur Harsolte, j'estime qu'ils pourront sous main faire quelque bon office pour gaigner quelqu'un des principaux des autres provinces. Mais il faut qu'on les dispose a cela, sans y engager en aucune sorte la cognoissance ou le nom de S.A. Pour exemple, si vous esties en ces quartiers, comme faisant un voyage par commission de S.A. vers Madame la LantgraveGa naar voetnoot5), ou bien Monsieur Knuyt, ou quelqu'un autre serviteur affide de S.A., qui soit dans quelque consideration et credit, et qu'il asseuroit, par forme de discours de son propre mouvement, qu'a son advis on debvroit se servir de cette occasion pour unir plus estroictement les gouvernemens et la milice de ces quartiers avec les autres provinces, qu'on represente la legerete et le peu de sens et d'experience du conte Guillaume, quelles faveurs chaque province peut tirer de S.A. en leur particulier et prive, j'estimerois qu'on les escouteroit fort volontiers et qu'on les gaigneroit facilement. Je n'ay loisir a ceste heure d'y songer, mais il me semble que cest affaire est fort faisable, et qu'eux mesmes ne se laisseront pas tirer l'oreille beaucoup, si l'affaire est manie par des gens qui ont quelque dexterite et credit. Je vouldrois qu'on fist faire quelque interpretation sur la resolution susmentionnee de l'an 1609, pour ne laisser la milice destachee, comme elle est. Vous voyez que le conte defunct a incontinent dispose des charges vacantes de la milice, donné une compagnie a un sien precepteur, lequel je ne cognois point, mais, s'il n'est bien use | |
[pagina 67]
| |
en la guerre, on pourroit bien alleguer et remonstrer les inconveniens. Je veux croire que ceux de Frise l'ont pousse a disposer des charges vacantes. Mais si comiter observare voluisset nostrum Principem, debuisset supersedere. Or j'estime que le conte Guillaume n'osera entreprendre de briguer ouvertement le gouvernement sans l'advis de S.A. Qu'il se contente qu'il soit lieutenant de S.A. et qu'il tire les emolumens, cela ne suffira il point? L'absence d'un gouverneur en chef n'est par inutile quelquefois aux provinces et leur venue apporte pas tousjours tout le contentement. N'y auroit il pas moyen de gaigner le conte Guillaume mesme d'accepter volontiers ce parti et l'engager par une convention en sorte qu'il ne puisse accepter le gouvernement etc.? Vous y songerez. Car certes je n'ay loisir maintenant et vous escris ceci avec un sens un peu trouble, a cause du tabac de ces gens, qui doibvent pachten. 18 Julij, LeerdamGa naar voetnoot1). |
|