Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend1670. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*La nuict passée il s'est trouvé de la difficulté, plus qu'on ne s'estoit figuré, à combler le fossé de la corne. De douze travailleurs qu'on y mit en besoigne, il en fut tué quatre d'abord, et blessé jusqu'à sept; ce qui espouvanta si fort ceux qui debvoyent succeder au travail, qu'il n'y eust pas moyen d'en poursuivre le dessein sur ce pied là; ceux de la ville, qui s'y trouvoyent au besoin en nombre competant, mettans continuellement le feu à de la paille, pour | |
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nous esclairer, en despit qu'en eussions. C'est ce qui a obligé S.A. de s'y trouver aujourdhuy d'assez bonn'heure, pour adviser à ce qui estoit à faire de plus expedient, et enfin ledit fossé a esté entreprins à remplir pour 2500 livres. A l'heure que j'escris ils sont apres, soubs la conduitte de M. de MaisonneufveGa naar voetnoot1), mais comme le temps est clair de la lune et calme, j'apperçois d'icy, qu'on les exerce de mousquettades assez drues. - Quelques prisonniers sortiz de la ville, par eschange contre d'autres, tesmoignent qu'il y a peu de gens la dedans, mais soldats, resoluz à se maintenir à toute extremité, estonnez un peu pourtant d'avoir veu ce merveilleux progrez de nos approches en si peu de jours, tesmoignant d'ailleurs, et c'est chose remarquable, qu'ils n'y ont de la poudre que du jour au lendemain, soit qu'ils en fassent de la nouvelle par la provision du salpetre qu'ils ont, ou qu'ils ne fassent que raccommoder la vielle, à mesure qu'ils sont obligez d'en consumer. Tant y a, que ces dits tesmoings estiment, qu'ils se trouveroyent grandement incommodez, si pour quelques jours ils venoyent à manquer la chaleur du soleil au raccommodement de ladite poudre. - On commence à marchander par provision la grande galerie, et se trouve des insolents, qui en osent demander jusqu'à 14000 livres. Mais S. Alt.e leur a faict replique d'un compliment qu'ils meritent, c'est, qu'ils ne sont pas dignes que le diable les emporte. - La pluspart de noz blessez semble appeller de l'arrest de la mort, graces à Dieu, qui aussi accompagne S. Alt.e de ses faveurs accoustumées, et luy continue veritablement une santé gaiglarde et vigoureuse. Devant Breda, ce dernier d'Aoust 1637. |
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