Briefwisseling. Deel 2: 1634-1639
(1913)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend1661. Aan prinses Amalia van Oranje. (H.A.)*On travaille tousjours à la sappe le long de la corne de l'enemi, qui a faict peu de resistence toute la nuict passée, et apparemment ne pourra maintenir beaucoup d'heures la traverse qu'il defend encor dans le chemin couvert de la contrescarpe, parce que, la sappe avançant comme elle faict, on verra tantost dans le dos le peu de gens qu'il y ose tenir. - Apres les bruicts fort divers sur le subject de la ville de Venlo, nouvelles enfin sont arrivées de Grave, comme Mardi passé la garnison auroit capitulé, et en seroit sortie avanthierGa naar voetnoot4). Du gouverneur cependant, ni d'aucune ame vivante de ce costé là il ne vient lettre, ni messageGa naar voetnoot5), de sorte qu'on ne sçait, ni comment, ni pourquoy la ville a esté rendue, ni vers où s'est retirée la garnison, laquelle estant de quinze compagnies qui, à le prendre au pis, ont peu faire dix ou douze cens hommes, S. Alt.e en apprend ceste nouvelle aveq le plus grand estonnement du monde, et s'en fasche, comme on peut juger qu'il en a du subject. - On rapporte, qu'en mesme temps le comte JanGa naar voetnoot6) s'est acheminé aveq la cavallerie vers Rurmonde, moins defensible, à la verité, que Venlo, pour plusieurs considerations. On advise cependant, autant qu'il est possible, à la conservation de Maestricht, qui, s'il plaist à Dieu, ne s'avallera pas comme ces premiers morceaux. Mons.r le duq de Buïllon s'y va jetter en personne, et part à cest effect encor de ceste nuict aveq peu de chevaulx au travers du Brabant. J'eusse bien voulu me pouvoir passer d'entretenir V.A. de si desplai- | |
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santes nouvelles, mais mon debvoir m'a empesché de m'en taire. - Son Alt.e, graces a Dieu, se porte tres-bien, et luy voyons nous le visage plus frais tous les jours. Devant Breda, le 28e d'Aoust 1637. |
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