Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend900. Aan C.B. de PetersdorffGa naar voetnoot6). (H.A.)Depuis mon dernier prodrome je n'ay non plus cessé que par le passé de presser l'expedition des ordres necessaires pour les affaires de Paris, et finalement n'en ay obtenu que la depesche des procures en la forme qu'il vous avoit pleu m'en assigner, et une lettre au S.r Euskercken, à present secretaire de l'ambassade de ces paiz, par commission publique, aveq ordre | |
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d'adresser lesdites procures, et puis de solliciter le proces de Saive aveq vigueur, au nom de S. Ex.e a tels qu'il apprendra convenir par les instructions des S.rs Lalouette, Herault en Fenou. Il est vray que par le changement de voz ordres, marqué dans quelqu'une de voz lettres de l'an passé, je me suis trouvé un peu embarassé parmi tant de personnes diverses, et de qualitez differentes en diverses causes et tribunaulx, mais enfin je pense que chascun aura dans sa procure de quoy se faire recepvoir entremetteur de l'affaire, et si encor y manque, nous ne sommes pas loin; Euskercken m'en pourra dire les intentions de chascun, soit advocat, ou procureur. Pour l'entremise de M. le Cardinal, S. Ex.e n'en veult par ouyr parler, quoyque j'aye remué cela plusieurs fois. Le hazard d'un capital de quatre ou cinq mille franqs, aveq des arrierages d'un an ou deux, dont vous nous croyez en danger au pis, ne nous vault pas icy la peine d'en faire tant de bruict, non plus que d'en demander le rembourssement au Roy d'Espagne, en cas de trefve, dont S. Ex.e se rit de bon coeur, m'asseurant bien que jamais il ne demandera mil pistoles au plus grand Roy d'Espagne qui puisse vivre. Ce qui cependant n'empesche pas, Monsieur, que S. Ex.e ne vous sache le gré qu'il doibt des bonnes ouvertures que vous adjoustez au soin continuel du bien de ses affaires. Il ressent certes l'un et l'autre bien vivement, et ne cesse de louer vostre fidele industrie en ce qui concerne l'honneur et avantage de sa maison, tousjours prest à vous le tesmoigner par des effects duisibles au bien de vostre contentement, et c'est done encor à ce matin il m'a faict l'honneur de me faire beaucoup de demonstrations, rememorant l'affaire de Charny, qu'il voudroit fort veoir remuer, mais entend fort bien qu'il n'y a moyen sans documents authentiques qui, peut estre, se cachants dans la confusion de noz archives - encor que je m'imagine qu'ils seroyent plus trouvables parmi les heritiers de ceux qui jadis ont conduit ce proces - j'ay tant faict, qu'à ceste occasion tous nos chartres vont se ramasser, et arranger en tres-bel ordre, par homme exprès, et en lieu qu'on est apres à accommoder exprès pour cest effect. Dieu sçait, si ce remue-mesnage pourra faire desloger quelques rats ou sourriz, qui à cest heure logent dans nostre comté de Charny; vous en aurez advis à son temps. - Des despenses faictes par Madame de Lantsberghen ès affaires de S. Ex.eGa naar voetnoot1), j'attendray qu'il vous plaise m'envoyer la specification, estant bien asseuré que S. Ex.e n'entend en aucune façon de l'en charger, comme il n'y a raison du monde qui le souffre, quelque pretexte que sa grande courtoisie y vueille imaginer. Pour les offres de Mesdames de BourbonGa naar voetnoot2), ce n'est pas d'aujourdhuy que je travaille à m'y faire ouïr, mais la grande somme que font tant de sommes amassées effraye le lecteur. Bien puis-je vous dire et asseurer en general - et par inspiration d'aujourdhuy seulement - que S. Ex.e, se voyant approcher de quelque demande mediocre par chascune desdites dames, est tout porté à les contenter toutes en equité et raison, et de sortir ainsi, plustost que par voye de rigueur entre soeurs et frere, d'une contention dont les minutez ne se produisent en veuë du monde que mal à propos, comme vous marquez, Monsieur, aveq beaucoup de prudence. Il reste qu'il vous plaise de continuer à les disposer à la voye que tenuere beati; je m'employeray de | |
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ce costé icy, comme je m'en tiens obligé de part et d'autre, et tousjours vous feray veoir comme je conspire aveq vous dans la pure et franche resolution de servir bien cest illustre parentage, qui enfin doibt une fois mettre fin à ces inegalitez. Ainsi en attente tousjours de ce qu'opereront voz bons debvoirs, et mesmes si vous le trouvez bon, de quelques lettres de Mesdames à S. Ex.e, je vous supplie de me croire inviolablement .... le 20e d'Apvril 1634. J'excede un peu mon ordre, et dis à Euskercke qu'il fasse, s'il peut, jouer quelque ressort de M. le Cardinal en ces recommandations. |
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