Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend279. F. van AerssenGa naar voetnoot3). (H.A.)Je me suis esbahy que vous ayez eu le temps emmy sy grand presse de m'escrire sy longue lettreGa naar voetnoot4), ce que j'impute à vostre singuliere affection, laquelle je vous prie de croire que me demeurera tousjours tres chere. Ce m'est beaucoup de contentement de vous veoir estably en vostre charge, qui ne vous oblige à nul prejugé de registres, et partant, sans vous assujettir à l'ignorance du passé, je vous conseille permettre de la liberté à vostre esprit, pour se former à soy mesmes des regles convenables à la condition du maistre et dignes de vostre invention, ce que pouvéz tenter, vous poussant avant à cet avenement, et je m'asseure que voz labeurs reüssiront au gré de son Ex.ce et à la reputation de l'estatGa naar voetnoot5). Les affaires qui se demenent partout sont grandes et peu heureuses; sy elles continuent sur ces arrhemens, j'ay peur qu'elles nous precipitent dans des irreperables confusions, car l'authorité et les finances nous faillent, et qui descherront encor d'avantage, sy l'ennemy acheve de prosperer. L'on nous a enfin renvoyé l'estoeuf et l'estrif icy, ce que je n'avoy point esperé, desja asséz ennuyé du fascheux sejour que sans compassion aucune l'on nous a obligé de faire en cette ville, ou il se meurt de six à sept cens personnes par jour; mais puisqu'il faut obeyr, je presseray le plus que je pourray pour r'accourcir les longueurs de cette cour, car sy à bon escient l'on desire traicter et conclurre, il convient accelerer et point trainer les affaires. Je scay que me plaignez de bon coeur, aussy m'y a-on embarqué contre ma volonté; maintenant il faut achever, sans | |
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quitter la place qu'apres besoigne faicte ou faillye; l'on demonstre assez de bonne volonté, mais vous connoissez les façons de faire de cette cour, et le peu de conte qu'elle faict de nous; il leur en faut faire passer l'envye tout du long et en proffiter ce que pourrons. Conservez moy la volonté que m'offréz, et de la sincerité de laquelle je prens plene asseurance, autant que je desire que vous persuadiez que je veux demeurer ..... De Londres, ce 18e Aoust 1625. |
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