Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend203. Aan Sir Edward CecilGa naar voetnoot1). (K.A.)Nostre ennuyeux et long sejour en Angleterre me l'a esté d'autant davantage en mon particulier, qu'il me tardoit de reveoir ma patrie, pour y aller trouver les occasions qui me rendissent heureux en une telle quelle revenche des courtoisies et faveurs dont il vous a pleu m'obliger. Suivant quoy pourrez juger combien ce m'a esté chose malagreable d'entendre à l'instant presque de mon retour le desplaisir qu'avez voulu concevoir contre les miens, pour le subject de certain different de petite importance, auquel par sentence du Conseil d'Estat vous estes venu à succomber contre le capitaine PewGa naar voetnoot2). Si ne viens-je toutefois faire les excuses de mon pere, ni pallier d'un fard de paroles la faute que presupposez qu'il y auroit commise, mais bien tres-humblement vous supplier de ne garder à par vous une opinion si injurieuse à l'amitié et service qu'il vous a voué et à voz merites, que là où les occasions du bien de vostre service viendroient à se presenter, il ne voulust en prevaloir devant tous autres, comme devant tous autres il s'y trouve obligé. Or ne se peut il que vostre discretion ne vous die, que si le maltalent des parties, qui journellement en leur opinion s'estiment prejudiciées par les sentences du Conseil, viendroit à retomber sur luy seul, qui n'y preste que la main pour l'execution du commandement de ses superieurs, il deviendroit tantost la personne du monde la plus odieuse, veu que rarement il se faict justice entre deux contestans, que l'un et l'autre ne se formalize du tort, comme en cette particularité vous ne debvez ignorer que Pew proteste fort et ferme du peu de droit qu'on l'y a faict, jusques mesmes à en vouloir mal à mon pere, qui je vous puis assurer, trouve sa conscience aussi deschargée pour l'un que pour l'autre, et partant vous reprie que, quand l'envie vous prendra de l'honorer de vos commandements, il vous plaise de mettre son affection à l'espreuve sur le subject d'un service qui depende immediatement de son entremise, et lors est ce que vous le trouverez plus coulpable d'incapacité que d'ingratitude, mais tousjours sincerement porté à vous tesmoigner le ressentiment des bienfaicts demonstrez à son filz tresindigne, qui pour iceux ne cessera jamais de se dire et faire connoistre en effect ...,. Vous fustes present quand les presents furent portez à Messieurs les ambassadeurs par Sir Henry Silemay, qui lors me dit que certaine chaisne | |
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dont le Roy me voulut honorer, montant à la valeur de 60 à 70 livres, n'estoit du tont achevé, mais que ceste mesme nuict il me la feroit tenir à Gravesende; or pense si on n'a eu toutes les peines du monde à tirer ce grand present d'entre les mains qui le tenoient. Mons. Burlamachi ne l'a peu avoir que passé fort peu de jours, non sans murmure et gronderie de Mons.r le Thresorier, voire non sans la rançon de 7 Jacobus qu'il a fallu donner aux officiers du Jewel-house. Vous est il point advis que ce sont gens discrettes et courtoises qui scavent bien vendre leurs coquilles? De la Haye, ce ..... d'Avril 1623Ga naar voetnoot1). |
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