Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend171. Aan zijn vaderGa naar voetnoot6). (K.A.)*Incontinent apres nostre derniere depesche nous receumes commandement, en date du 8e, de tascher à renouër la besoigne; sur ce je fus envoyé le 15e en cour à Windesore et y procuray audience pour mes maistres pour le lendemain, dont fus constraint de leur envoyer l'advis à minuict, estant trop lassé par la poste pour le leur aller porter en personne. Ilz virent donc le Roy le 16e apres disner avec ce succez, que S.M.té, sans vouloir entrer en la matiere controversée qui avoit donné occasion à la rupture, declara que pour une fois s'esclarcir au vray de la verité des plaintes, que generalement tons | |
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ceux de son Conseil luy avoyent faictes de nostre intractabilité, et reconnoistre en qui gisoit la faute de cette longue et infructueuse negotiation, elle avoit deliberé de nous ouïr contre les commissaires en sa presence et celle de tout son Conseil dans 12 ou 15 jours, ou à sa premiere commodité, dont elle nous feroit advertir. Hier on nous sçeut dire que le jour avoit esté appointé sur le 26e d'Aoust à Windsore, qui sera le 5e de Septembre, et que M. le Prince mesme assistera à cette solemnelle assemblée, laquelle, quoyque d'ailleurs non trop desagreable à mes maistres, ne laisse toutefois de leur donner subjet d'apprehension. Si bien que par une autre depesche tres prolixe et speciale - qui me doibt servir d'excuse pour la briefveté de ce mot - ilz ont jugé à propos d'apprendre la precise intention de leurs superieurs. Car, soit que le Roy entende d'intervenir en la negotiation en juge se [vere et]Ga naar voetnoot1) souverain - qui contrarie directement au traicté - ou qu'il ne vueille que representer un membre de son Conseil, entre lequel et les deputez de Mess.rs les Estatz la judicature se doibt repartir selon la convention, il ne sera jamais sans danger, ou d'entrer en contestation avec un si grand president, ou de rompre avec luy en cas de contrarieté d'adviz. Si sera-ce une action qui, a mon advis, portera coup et depeschera matiere soudainement, si de nostre costé - selon ce qu' avons advisé - nous pouvons obtenir authorisation d'entendre à quelque mediation tolerable, sans precisement nous astreindre à la rigueur du droit et l'opiniastreté de noz deputez de la Compagnie. Et je m'imagine que pardelà on voudra avoir esgard au bien de l'Estat, plustost que de l'assubjettir mal à propos aux interestz particuliers. S'il fust jamais temps d'addoucir les humeurs de ce Roy et sa cour, il l'est à present. Le reste de cette audience a bien assez donné à connoistre que c'est qu'on a sur le coeur, car, en bref, S.M.té s'eschauffant sur la ressouvenance des plaintes ardentes et ameres qu'encor ce mesme jour ses subjets venoyent de luy faire contre la pretenduë violence et inhumanité des nostres sur les Angloiz aux Indes, ne s'espargna aucunement à esclatter en menasses, jusques à diverses fois repeter, qu'on nous apprendroit bonos mores, sans aussi aucunement vouloir prester l'oreille à la remonstrance qu'on luy fit au long du pitoyable estat de la Chrestienté et specialement de nostre republique, assaillie d'un effort si extraordinaire etc., pour le supplier - on avoit charge mesmes de cela - de nous vouloir departir ses faveurs accoustumées. Il rejetta tout cela avec des termes tres malplaisants et qui devroyent estre capables de faire songer noz Messieurs aux moiens de ne plus donner tant d'avantage à noz ennemiz en cette cour. Nous ne peusmes seulement obtenir le relaschement de noz povres mariniers detenuz ès navires de Flandre en Escosse, contre toute neutralité, et sic de caeteris, qui me seroit chose longue à compter. Ce sont icy secrets tres-secrets, car il n'y a que Son Ex.ce qui en reçoive les adviz particuliers. Tant y a que je ne veoy quand nous puissions esperer la fin de ces espines. Ce n'est d'aujourdhuy que le S.r de Sommelsdijck faict instance tres-ardente pour estre rappellé; aussi en a il proù de subjet, mais je luy prognostique journellement qu'il travaille en vain, cependant je le plains .....Ga naar voetnoot2). |
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