Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend84. Aan Dorothea van DorpGa naar voetnoot3). (K.A.)*Lieve SongetgenGa naar voetnoot4), Je derobe ce moment de temps de l'importunité de mes affaires, pour me condouloir de la maladie qu'on me faict sçavoir vous avoir surprise. Quelle en ait esté ou la qualité ou la cause, je ne le sçay point; bien puis je juger que c'a esté quelque chose d'extraordinaire qui vous a empechée de me continuer la faveur accoustumée de vos lettres. J'espere que l'espoir que m'a donné mon frere de vostre guerison n'aura esté en vain, et que hormais vous estes hors de peine. Parmi les triomphes et magnificences qui nous ont accompagnez depuis qu'avons mis le pied en ce païs delicieux, je n'ay jamais manqué de raffraichir la memoire de vostre amitié et conversation, qui me valent plus, sans comparaison, que toutes ces splendeurs du monde. De ce qu'avez prins la peine d'aller entretenir mon bon pere en son infirmitéGa naar voetnoot5), je vous en ay de l'obligation comme d'un debvoir presté à ma personne. Ne permettez jamais que cette amitié entre vous et les nostres defaille, et vous ne vous en plaindrez point. Remercie Mad.e TrelloGa naar voetnoot6) de sa jolie lettre qu'elle m'a faict l'honneur de m'escrire; je l'ay prise pour d'autant plus solides assenrances de son affection envers moy, qu'une parole vault mieux que dix pensées. Pour m'excuser de ce que je manque à luy respondre, monstrez luy seulement ce mot, qui la fera bien juger comme le loisir m'a esté cher et escart (?). Adieu Songetgen, ne doubtez point que je ne soye tousjours vostre ami indubitable. Mais de grace escrivez moy à toutes occasions. Si la prochaine fois il me reste quelque peu de temps d'avantage, je vous communiqueray certains miens advis qui me sont venus en cervelle par chemin, comme en cheminant à cheval on a loisir de penser et repenser dix mille choses sans destourbier. Tenez tousjours bonne amitié avec EdmondGa naar voetnoot7), mais temperez vos actions avec cette discretion | |
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qui vous est naturelle. Aprenez de moy que, si vous vous jettez vous mesme, personne ne vous relevera. Je veux du bien à S.r Thomas, mais à vous aussi et à touts deux ensemble; c'est pourquoy je souhaitte quelque jour de venir à bout de quelque bon dessein, mais en reputation et honneur. Un autrefois plus à plein de ceci. Mes baisemains à Mad.e d'EussumGa naar voetnoot1), SantenskintGa naar voetnoot2), Trello, DimmerGa naar voetnoot3), Claesje, KilgrewGa naar voetnoot4), Mess.rs vos freresGa naar voetnoot5), Edmond, ConnervayGa naar voetnoot6) et tout le Voorhout. Adieu Kint. De Venise, en courant, 18e Juin 1620. |
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