Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend54. Aan zijne ouders. (K.A.)*Dimanche passé la haste du porteur me donna si peu de loisir que j'oubliay à vous dire, comment passez quelques jours le bon viel Mons.r CalandrinGa naar voetnoot4) a enterré sa femme à PotneyGa naar voetnoot5), ou il se tient. Depuis ce temps je n'ay pas eu occasion de le veoir, mais me dit on que selon sa sagesse coustumiere il suporte fort patiemment l'affliction dont il a pleu à Dieu de le visiter en ses vieulx jours. Cesar, son fils, s'est mis avant hier avec l'archivesque de SpalatoGa naar voetnoot6), son maistre confrere, ou il sera bravement à son aise. Hier au soir je receus vos dernieres du 6e, qui me donnerent beaucoup de contentement à veoir que, si la despence de deça monte un peu haut, au moins ma preud'hommie et fidele sincerité n'est tirée en doubte, dont je tacheray par touts moyens à vous rendre satisfaction pleniere. Aujourdhuy, comme je croy, Mons.r Caron me rameine à Bagshot, ou il va trouver Mons.r le prince qui y est avec toute sa cour en progres. Je ne doubte qu'au retour il se fera donner audience aupres de la Reine, qui est à OtelandGa naar voetnoot7), ou j'auray occasion de luy faire la reverence. Reste le voyage de Cambridge, auquel j'ay destiné quelques 5 ou 6 jours pour en passant veoir les palais du Roy et autres lords qui se trouvent en chemin. Cela fait et puis mes habits de deuil prests, mes desseings iront se bander vers le Païs bas et ce par la Flandre, comme le bon plaisir de mon pere et l'apparence de bonne compagnie me font esperer. Les courtoisies, commoditez et adresses que j'ay receues par Carleton n'ont pas esté telles qu'elles me puissent allecher de l'accompagner au retour. Je vous feray entendre par bonnes raisons, comment il n'a pas subjet de se vanter de beaucoup d'obligation que je luy aye. Voici qu'estant en bon train d'escrire, on me vient advertir que Mons.r Caron s'appreste au voyage d'icy a une demie heure, qui est de deux heures plus tempre qu'il ne me dit hier au soir, par quoy je suis forcé de finir icy. Puisque vous estes resolus de quelque voyage en Brabant, je voudroy estre adverti un | |
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peu precisement du temps que serez ou à Anvers ou à Breda; peut estre que pourroye trouver moyen de vous y rencontrer. De ma santé je vous supplie de ne vous donner pas de peine. Ces pustules grosses ne viennent que par boutades et ne me donnent pas tant de peur comme de la facherie et douleur. Encor que pour tout cela, tout n'est que jeu au prix de ce qu'il a pleu à Dieu de me faire passer. Je remercie à mon frere des nouvelles qu'il me mande et les desireroye bien un peu plus amples; tout le monde en veult sçavoir de moy, et semble que celuy qui n'en reçoit n'y est pas compte. De deça j'en diray à mon pere de bouche si bonne quantité en particulier que ce seroit trop pour escrire. De South-Lambeth, ce 6e d'Aoust, viel stileGa naar voetnoot1), 1618. |
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