Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend53. Aan zijne ouders. (K.A.)*La haste impourveüe de ce porteur ne me donne point du loisir pour vous respondre particulierement. Seulement je suis bien aise de rencontrer cette occasion pour vous advertir de ma disposition, qui s'en va de bien en mieulx, graces au bon Dieu qui, en toute apparence, me va donner une bonne petite fin à mon voyage, dont les vrays et solides plaisirs m'ont esté empechez jusqu'à present par ces premieres facheries. Voici que Mons.r Carleton s'en retourne en son royaume, ayant aucunement bien parachevé ses affaires pardeça. J'espere qu'on ne prendra pas de mauvaise part que je ne me soye mis de sa compagnie qui n'est pas si souhaitable au voyage, comme belle et bonne en apparence. Pour avoir son aise en chemin, il ne fault pas l'aller trouver aupres de ces gents la, comme je vous pourroy particulierement faire entendre à mon retour. Mon voyage de Cambrige est encor à faire. Hier au soir nous sommes revenus de Bagshot, ou nous avons employé la meilleure part de la sepmaine aux plaisirs champestres, sans toutefois avoir trouve le Roy, comme desja auparavant nous sçavions bien que le project, qu'ils appellent, de son progres estoit changé, tellement que, pour ce qui est de moy, il n'y a point d'apparence que je le revoye, dont je ne suis pas grandement marri, la perte estant fort petite pour des raisons que je vous pourroy donner à plus de loisir. Je me contente fort d'avoir eu l'heur de luy baiser les mains avant son depart, et c'est bien assez. | |
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Autant en ay fait passez quelques jours au Prince CharlesGa naar voetnoot1), par bonne adresse, à Richemont apres l'avoir veu à la chasse toute une apresdinée, qui estoit le plus plaisant jour que j'aye eu en ce païs. Ne reste que la ReineGa naar voetnoot2), à laquelle Monsr Caron m'a promis de me mener luy mesme avant mon partement, qui sera la conclusion de mes plus grands desseings pardeça. Apres quoy j'iray me disposer au retour, esperant que tant pour le voyage par la Flandre, que pour les habits de dueil il vous plaira me subministrer la provision que, selon le dernier compte que je vous rendis en gros, vous jugerez estre necessaire à honestement parachever ce que j'ay bien commencé. Le bon Dieu vous tienne en sa sainte protection. De South-Lambeth, en extreme haste, ce 2e d'Aoust, viel stileGa naar voetnoot3), 1618. |
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