| |
| |
| |
Notes du sixième chant.
Page 219, vers 24.
Ainsi dans la forêt à Wodan consacrée,
Wodan, ou Godan était un des dieux des anciens Germains. Tous ces dieux du Nord, assurent quelques savans, n'étaient que des magiciens qui, par leurs prestiges, firent croire aux peuples qu'ils étaient les dieux que l'on adorait. Ils en prirent les noms, afin de mieux tromper les esprits crédules.
La Mythologie consacrait le chêne à Jupiter; dans la forêt de Dodone, les chênes rendaient des oracles: les anciens Bataves, à l'imitation des Païens, avaient consacré le chêne à leur dieu Wodan.
| |
Page 223, vers 5.
J'ose respectueux mettre un pied téméraire.
Racine a dit:
Prends garde que jamais l'astre qui nous éclaire
Ne te voie en ces lieux mettre un pied téméraire.
| |
| |
La Harpe blâme Voltaire d'avoir emprunté cette expression neuve et poétique, et d'avoir dit:
Nul mortel n'ose ici mettre un pied téméraire.
Il y a, dit-il, des expressions et des idées qui appartiennent à tout le monde; mais les beautés de diction ou d'invention, appartiennent en propre à leur auteur. D'autres, depuis Voltaire, n'ont pas eu de scrupule de s'approprier cette expression; et le nombre des voleurs s'est tellement multiplié que j'ai cru pouvoir, sans conséquence, m'en emparer après eux. Cette note n'est pas inutile, puisqu'un critique m'a accusé d'avoir pillé ce vers de Voltaire:
Qu'avec ravissement je revois ce séjour!
en disant dans la traduction de la Fiancée d'Abydos:
Qu'avec ravissement mon oeil revoit le jour!
Je ne vois point là de plagiat, à moins qu'il ne soit défendu désormais, après Tancrède, de rien voir avec ravissement.
| |
Page 225, vers 5.
Lorsque dans la cité qui vit naître Agrippine,
Les dieux de ce mortel marquèrent l'origine.
Vondel naquit à Cologne, patrie d'Agrippine.
Nous avons déjà parlé de cet auteur dans les notes du premier chant. L'éloge qu'en fait ici Helmers ne paraîtra nullement outré, quand on se reportera au temps où Vondel écrivait. D'épaisses ténèbres couvraient encore presque toute l'Europe, lorsqu'il fit paraître tour à tour des tragédies, des satires et des odes, où le cachet du génie est empreint à chaque page.
| |
| |
| |
Page 226, vers 5.
Écoute ces accords, ces célestes concerts!
Ce vers, et ceux qui suivent, rappellent une tragédie de Vondel, dont le sujet est la chute des anges rebelles. Les connaisseurs la comparent aux belles conceptions de Milton.
| |
Page 228, vers 12.
.... Des enfans d'Herman saluât le rivage.
Les Latins disent Arminius. C'est ce général des Chérusques et autres peuples de la basse Allemagne, qui remporta une victoire éclatante sur les légions de Varus. Dans la suite, aspirant à la royauté, il fut tué par ceux qu'il avait entraînés à la révolte.
| |
Page 228, vers 16.
Des Hallers et des Kleists la voix pure et facile.
Tous ces auteurs cités par Helmers out tiré la Germanie des ténèbres où elle était plongée. Wieland, Goëthe, Klopstock, Schiller ont illustré leur patrie par leurs écrits. Depuis l'épopée jusqu'à la simple ballade, leurs oeuvres brillent des éclairs du génie. Madame de Staël, dans son livre sur l'Allemagne, est peutêtre un peu trop enthousiaste; mais elle aimait à venger ces poètes des injustes préjugés qui avaient si long-temps interdit en France l'entrée de la littérature allemande. Comme poète et comme historien, Schiller s'est acquis une réputation que la postérité la plus sévère ne lui disputera pas. Ses poésies fugitives sont les délassemens d'un talent d'un ordre supérieur: on y retrouve
| |
| |
partout ce profond sentiment que la plupart des poètes de la Germanie ont su répandre dans leurs compositions. Je citerai pour exemple la Fille infanticide, qui, lors de sa publication, eut un succès populaire dans toute l'Allemagne. Cette pièce a séduit plusieurs traducteurs. J'ai moi-même tenté d'en faire passer les beautés dans la langue française, et des juges compétens ont bien voulu accueillir mon travail avec indulgence. Voici la pièce: le lecteur jugera.
La fille infanticide.
L'airain a retenti! voici l'heure fatale.
Dé'jà je crois entendre une voix sépulcrale;
Elle vient m'avertir de marcher à la mort;
O mon Dieu! j'obéis et je remplis mon sort.
Toi, que je vais quitter, monde ingrat et perfide,
Tu versas dans mon sein ton poison homicide;
Hélas! tu m'as ouvert un abîme de maux;
J'y suis tombée! Adieu; la mort lève sa faulx.
Des plaisirs de la vie, ô souvenir funeste!
O regrets! un cercueil, voilà ce qui me reste!
Douces illusions, qui séduisez les coeurs,
Adieu! j'ai payé cher vos perfides faveurs,
Et le souffle du crime, étouffant ma tendresse,
A flétri pour jamais ma coupable jeunesse.
L'amour m'avait promis le destin le plus beau:
L'aurore de ma vie éclaire mon tombeau!
| |
| |
De myrtes et de fleurs la tête couronnée,
A jouir d'heureux jours je semblais destinée.
De la tendre innocence aimables ornemens,
Les roses et les lis paraient mes vêtemens.
Hélas! le crêpe noir couvre ma chevelure,
Et la robe de deuil remplace ma parure!
Vous, qui de la vertu suivez l'austère loi,
Apprenez mes erreurs et frémissez d'effroi.
Ne me refusez pas des larmes indulgentes;
Pleurez, pleurez mon sort, ô vierges innocentes!
Louise est bien coupable... Un lâche séducteur
D'une âme trop sensible a causé le malheur;
Louise a tout perdu, plaisirs, honneur, tendresse!
Alexis! j'écoutai ta perfide promesse;
Tu fis naître l'amour en mon coeur combattu,
Et dans tes bras vainqueurs j'oubliai la vertu.
Ah! peut-être, au moment où je marche au supplice,
Près d'une autre, employant la ruse et l'artifice,
Tu jures à ses pieds un éternel amour;
Peut-être, quand mes yeux vont se fermer au jour,
Quand mon sang va couler sur la pierre fumante,
Tu reçois les baisers de ta nouvelle amante!
Après tant de forfaits, redoute mon trépas.
Que mon ombre te suive et s'attache à tes pas!
Que le glas de la mort, que les cloches funèbres
Retentissent pour toi dans l'horreur des ténèbres!
Et lorsque la beauté qui croit à tes sermens,
Se livrera sans crainte à tes embrassemens,
Qu'un serpent de l'enfer dont tu seras la proie,
| |
| |
Au milieu des plaisirs empoisonne ta joie!
Auteur de tous mes maux, as-tu plaint mes douleurs?
Eh quoi! ni cet enfant, ni ton épouse en pleurs,
Rien n'a pu te toucher! homme ingrat et barbare!
Quel infâme destin ton amour me prépare!
Mourir sur l'échafaud.... Tu me fuis sans pitié,
Lorsque pour toi, cruel, j'ai tout sacrifié!
Ton enfant reposait sur le sein de sa mère,
Ses regards caressans consolaient ma misère;
Mais tandis que ses traits respiraient le bonheur,
L'amour, le désespoir se disputaient mon coeur.
Son innocente voix me demandait son père;
Et moi, triste, livrée à ma douleur amère,
De cet infortuné dévoilant l'avenir,
En détournant les yeux j'étouffais un soupir!
‘Malheureux orphelin, ton père t'abandonne.
Un jour, si le mépris, la honte t'environne,
Si ton nom est couvert d'un cruel déshonneur,
Tu maudiras ta mère et son vil séducteur!
Ta mère! quels tourmens s'élèvent en mon âme!
Le monde me rejette et l'enfer me réclame.
Oui, les voilà ces traits que je devrais haïr....
Il m'appelle; il sourit!... Douloureux souvenir!
Seule, dans le silence, interdite, éperdue,
Je n'ose contempler cet aspect qui me tue.
Odieux Alexis, je ne dois plus te voir...
Ah! mon coeur, autrefois bercé d'un doux espoir,
De tes embrassemens goûtait en paix les charmes;
| |
| |
Maintenant égaré, noyé d'armères larmes,
Pour prix de tant d'amour, du plus tendre serment,
L'implacable remords est son seul aliment...’
Ici, le désespoir m'a montré ta victime;
J'ai frappé mon enfant..... J'ai consommé ton crime.
Alexis! je me meurs... Ne crois pas m'échapper.
Dans une horrible nuit je veux t'envelopper;
Spectre pâle et hideux, ta malheureuse amante
T'offrira de ton fils la blessure sanglante,
Et le jour de ta mort, vengeur d'un crime affreux,
Ton fils, armé d'un fer, t'interdira les cieux!...
Là, baigné dans son sang répandu par sa mère,
Il était à mes pieds: sa mourante paupière
S'ouvrait par intervalle et se tournait vers moi.
Mes yeux le regardaient avec un morne effroi.
Toute ma vie, hélas! fuyait avec la sienne!.....
Mais qu'entends-je? grand Dieu! que ta main me soutienne!
C'est la voix des bourreaux... On m'entraîne à la mort.
Eh bien! qu'attendez-vous? j'y cours avec transport.
La mort, oui la mort seule est mon dernier refuge,
Et mon coupable coeur approche de son juge.
O toi, qui m'as plongée en ce gouffre d'erreurs,
Infidèle Alexis! au moment où je meurs,
Je te pardonne. Et vous, mes compagnes chéries,
Plaignez-moi; de l'amour craignez les perfidies.
Juste ciel! l'échafaud..... Je t'implore, ô mon Dieu!
Alexis, c'en est fait: la mort m'appelle... Adieu!...
| |
| |
Elle dit: le bourreau saisi de tant de charmes,
Dans ses yeux attendris sentit rouler des larmes,
Attacha tout tremblant le funeste bandeau,
Et d'un bras incertain fit tomber le couteau.
Ainsi languit et meurt, sur sa tige penchée,
Une fleur du printemps que le fer a touchée!
| |
Page 228, vers 18.
Le Breton de Sheakspear aimait le goût bizarre.
Ce vers prouve combien le goût de Helmers était épuré. Il serait injuste sans doute de refuser du génie à Sheakspear; mais l'admirateur de Racine ne pouvait se plaire aux compositions tantôt sublimes, tantôt bizarres du poète anglais.
| |
Page 228, vers 20.
Tel fut l'art d'Apollon dans ce siècle où Vondel
Couvrit ses grands travaux d'un éclat éternel.
Je supprime ici une comparaison fort belle et fort étendue, parce qu'elle termine déjà le troisième chant de ce poème. Si Helmers avait vécu assez long-temps pour revoir son ouvrage, il ne se serait pas permis de copier mot à mot douze vers d'un chant, pour les transporter dans un autre où ils font beaucoup moins d'effet.
| |
Page 229, vers 1er.
Heureux si les serpens de la hideuse Envie
N'eussent pas de leur souffle empoisonné sa vie!
| |
| |
La suppression de la comparaison dont je viens de parler, a exigé quelques changemens dans ce passage qui, au fond, rentrait dans les idées déjà développées plus haut. D'après Helmers, il paraîtrait que deux critiques, Monens et Sewels, ont écrit, dans le temps, contre Vondel. Mais il sortit vainqueur de la lutte où ses ennemis l'avaient engagé. Il y a eu de tout temps des Zoïles dans la littérature: il faut qu'il y ait des chenilles, dit Voltaire, parce que les rossignols les mangent pour mieux chanter.
| |
Page 229, vers 9.
Aux côtés de Vondel, brillant de tout son lustre,
Quel génie étonnant lève sa tête illustre?
Dans cet éloge de Hooft, Helmers semble avoir voulu lutter de concision avec Tacite, près de qui il aime, avec justice, à placer son héros. Il était impossible d'imiter le laconisme de notre poète sans devenir obscur: j'ai donc cru convenable d'étendre sa pensée en conservant le fond des choses.
| |
Page 229, vers 15.
Au récit des forfaits par l'Ibère enfantés.
Dans ses Histoires des Pays-Bas, Hooft a point, avec des couleurs énergiques, les atrocités des Espagnols dans notre patrie, et le courage merveilleux des Belges et des Bataves.
| |
Page 229, vers 19.
Ah! laissez approcher cet auguste vieillard.
| |
| |
C'est Barneveldt, cet appui ferme et constant des États et des Provinces-Unies. Son trop grand zèle lui attira l'inimitié de Maurice. Il périt, au commencement du 17e siècle, victime de son amour pour la liberté.
| |
Page 230, vers 4.
Mais quand son rejeton, oubliant sa naissance,
Du rang de magistrat dégrada la puissance,
Et singeant d'un Gracchus la souple urbanité,
D'un peuple turbulent flatta la vanité,
Cette ombre gémissante, et de larmes baignée,
Voila son front illustre et s'enfuit indignée!
Sans chercher à découvrir à qui Helmers fait ici allusion, j'admire ce mouvement sublime de sa muse: l'ombre de Barneveldt habitant pendant deux cents ans l'enceinte où sa voix prit la défense de la liberté, et s'enfuyant, la tête voilée, quand un indigne rejeton de cette tige illustre s'avilit devant le peuple! Que cette idée peint bien l'indignation du poète! Tibérius Gracchus, pour obtenir une seconde fois la charge de tribun, se retira un jour au Capitole, où, par des signes, il voulut recommander son salut au peuple. Les riches feignirent qu'il demandait le diadème; et on l'assassina, l'an de Rome 621.
| |
Page 231, vers 17.
Enfant de la nature, aux bords d'un clair ruisseau,
Il sut de Théocrite enfler le chalumeau.
Poot, natif d'Abtswoude, village près de Delft, fut d'abord cultivateur. Le soir, il se délassait de ses travaux rustiques, en
| |
| |
s'exerçant à faire des vers. Il lut Hooft, Vondel et la traduction des auteurs grecs et latins; et devint ainsi le poète de la nature.
| |
Page 231, vers 20.
J'écoute Antonidès et sa lyre brillante.
A l'âge de 18 ans, Antonidès composa une tragédie; à vingt, il publia son poème de Bellone aux fers; et, plus tard, son poème sur la rivière de l'Y fit sa fortune. Il mourut dans la force de l'âge.
| |
Page 231, vers 23.
Le patriarche d'Ur rappelle à ma mémoire
D'un élu d'Apollon la poétique histoire.
Les Hollandais regardent l'Abraham de Hoogvliet comme un poème épique. Cet ouvrage, placé peut-être dans un rang un peu trop haut, n'en est pas moins très-estimé des connaisseurs.
| |
Page 232, vers 1er.
Haren, son luth en main, réveille notre audace.
Les frères de Haren ont tous deux illustré leur patrie. Onno Zwier Van Haren composa un poème national qui passe pour un chef-d'oeuvre: sa plume y retrace, avec énergie, la domination espagnole dans notre pays, jusqu'à l'arrivée du prince d'Orange.
| |
Page 232, vers 3.
Qui ne connaît Winter, ce rival de Thompson?
| |
| |
Ce poète a traduit l'auteur des Saisons en vers dignes de l'original. Son fils a excellé dans la poésie lyrique.
| |
Page 232, vers 9.
Bataves, sur la tombe où Bellamy repose,
Plantez en gémissant le cyprès et la rose.
Bellamy mourut en 1786, à l'âge de 28 ans. Les muses hollandaises perdirent en lui un jeune poète qui, peut-être, aurait surpassé tous ses contemporains. Ses poésies érotiques sont charmantes; mais il serait très-difficile de les traduire en français. Elles portent un caractère trop original pour laisser l'espoir de réussir à les transporter dans une langue où la naïveté est souvent si près du ridicule. Ses chants patriotiques sont de la plus grande beauté.
| |
Page 232, vers 23.
Célébrant Véléda dont le regard perçant,
Bien loin dans l'avenir; embrasse le présent.
Véléda fut une fameuse devineresse qui régna dans la Germanie où on la révèra, dans la suite, comme une divinité. Chez les anciens Bataves, comme chez les Germains, elle présidait à l'avenir.
| |
Page 232, vers 25.
De nos mobiles tours des hymnes s'élevèrent.
Au temps où nous reporte ici le chantre de la Nation-Hollandaise, on se servait de tours mobiles, appelées en hollandais Wagen-
| |
| |
burgen, d'où les guerriers lançaient leurs dards sur les ennemis. Les femmes restaient dans ces espèces de forts, et par des chants de gloire excitaient leurs maris qui combattaient sur le champ de bataille.
| |
Page 233, vers 10.
Les Lannoy, les Schurmans, dans le sacré vallon,
Parèrent leurs attraits du laurier d'Apollon.
Anne Marie Schurmans fut la femme la plus célèbre de son siècle: elle a laissé des écrits en sept sortes de langues. Hoofman, Lannoy, et Van Merken particulièrement, ont aussi cultivé les muses avec succès. Un auteur du 17e siècle assure que Marie Schurmans était comme l'abrégé de toutes les sciences et des beaux-arts. Vossius, Sommaise et d'autres grands hommes ont fait l'éloge de cette admirable personne.
| |
Page 234, vers 20.
Ah! l'Europe, sur nous attachant ses regards,
Contemple nos savans qu'eût admiré la Grèce.
Voici les noms des savans cités par Helmers dans ce passage: de Dousaas, Valkenaeren, de Burmans, Heinsius, de Bosch et Hemsterhuis, tous poètes et philosophes, qui ont écrit en grec et en latin. Parmi ces grands hommes, Dousaas et Heinsius méritent d'être remarqués particulièrement: Heinsius naquit à Gand en 1581. Il étudia en Zélande et en Hollande où il enseigna les lettres grecques et latines. La ville de Leyde le choisit pour son
| |
| |
bibliothécaire; le roi de Suède le fit historiographe et conseiller de son royaume. Il laissa un fils digne de lui. La réputation de Dousaas n'est pas moins brillante. Il naquit à Noordwyk, en 1545. Il défendit Leyde contre les Espagnols, et fut nommé le premier recteur de l'université qui y fut fondée après sa délivrance. On l'appela le Varron de la Hollande. Il a laissé plusieurs ouvrages, et des remarques sur quelques auteurs latins. Ses quatre fils rivalisèrent de talens et de gloire. Dict. Hist.
| |
Page 235, vers 15.
Et le nom de Kampen, environné d'hommages,
De Saturne étonné bravera les outrages.
L'architecte Van Kampen s'immortalisa par l'érection de l'hôtel-de-ville d'Amsterdam. Ce magnifique édifice fait l'admiration de tous les étrangers. Helmers a su opposer avec beaucoup d'art ce beau monument à la célèbre église de St.-Pierre, à Rome: l'âme nationale de notre poète ne pouvait laisser échapper une comparaison qui, à juste titre, plaçait dans un rang élevé l'architecture de notre pays.
| |
Page 237, vers 3.
Comment le fier Breton, devant tant de splendeur,
N'est-il pas embrasé d'une noble chaleur?
Les Bretons d'aujourd'hui ont senti cette noble chaleur; ils ont fait l'acquisition d'un grand nombre de tableaux tant en France que dans notre patrie.
| |
| |
| |
Page 237, vers 19.
Ah! dèjà, célébrant cet art inspirateur,
Mon luth a répété les accens de mon coeur.
Helmers a composé une fort belle ode sur la Peinture; elle fait partie des Études poétiques que j'ai publiées.
| |
Page 237, vers 21.
Vandervelde! j'entends le bruit de tes cascades.
Helmers cite plusieurs peintres qui n'ont pu tous trouver place dans mes vers; ceux que j'ai dû renvoyer dans ces notes sont: Miens, Bot, Hals, Slingeland et Vanderwerf.
| |
Page 238, vers 8.
Et toi, divin Rembrandt, dontl 'audace inspirée
Embrasa ta palette au feu de l'Empyrée.
Rembrandt vivait au 17e siècle. Il était né avec un génie créateur. Des bords du Rhin, lieux de sa naissance, il vint s'établir en Hollande, où il mourut en 1674. On a dit de lui qu'il aurait inventé la peinture, si elle n'avait pas existé. Il n'embellit point la nature; mais il la rend avec une vérité frappante: ses portraits semblent vivre sur la toile. Comme presque tous les artistes, Rembrandt était parfois original et avait des caprices. On raconte qu'achevant un tableau de famille dans la maison de la personne qui lui avait commandé ce travail, on vint lui annoncer la mort d'un singe qu'il aimait beaucoup. Soudain, il le fait apporter, et, déplorant sa perte avec une sensibilité extrême, sans égard pour
| |
| |
les personnes qu'il venait de placer dans son tableau, il trace sur la même toile le portrait de l'animal. Toutes les instances possibles ne purent le décider à effacer ce nouveau personnage. Pour cette fois, sa sensibilité l'emporta sur son avarice: il ne vendit pas son tableau, et le singe passa à la postérité avec la famille qui s'était fait peindre.
fin des notes du sixième chant.
|
|