Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 281] [p. 281] Envoi A Madame **** Receive not with dedain. Bowring. A vous ces chants d'amour, de deuil et d'espérance, A vous ces derniers chants d'un luth enfin brisé. Des hommes qu'irait-il chercher l'indifférence? Ils diraient: ‘Que nous veut ta plainte ou ta souffrance, Chanteur malavisé?’ A vous donc qui souvent, en juillet, sous vos treilles, Ou, près du foyer chaud, durant les froids hivers, Alongeant à plaisir des heures sans pareilles, Prêtiez à mes regrets le coeur et les oreilles, - A vous ces derniers vers. [pagina 282] [p. 282] Car vous savez des mots dont la douceur console. Vous n'avez point poussé votre nef loin du bord, Ni tourné votre proue au large, où se désole Plus d'un nocher flottant dont l'errante boussole Cherche en vain quelque port. Du monde dans vos champs fuyant le triste drame, Vous n'avez pas goûté l'amertume des pleurs, Ni, de vos jours soyeux rompant la belle trame, Au vent des faux plaisirs éparpillé votre ame, Ni pesé nos douleurs. Soupçonnez-les à peine, heureuse épouse et mère! O! laissez-nous fouler les ronces du chemin, Et, les pieds tout saignans, courir notre chimère. Vous, un ange du ciel dans la vie éphémère Vous guide par la main. Décembre 1833. Vorige Volgende