Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 271] [p. 271] A une Absente. My heart is not here. Burns. Souvent, ô mon amour! souvent ma poésie S'éveille, et sort de sa prison, Et prend son vol au Sud, et gravit l'horizon Sur l'aile de la fantaisie. Et (comme l'hirondelle, au finir des beaux jours, Comme le nuage qui passe) Elle va sans relâche, et franchit dans l'espace Le fleuve qui bruit toujours, Et la tour grise où luit, comme un oeil sans paupière, Chaque fenêtre en plein midi, Et la ville au pont noir sur la Meuse arrondi Comme un grand éventail de pierre. Et, triste, sous le plane où brise le zéphir, Elle s'assied sur la colline, [pagina 272] [p. 272] Pour voir, sous tes rideaux aux plis de mousseline, Etoiler tes yeux de saphir, Et pour entendre, au son du piano, ta romance, Si douce quand le ciel brunit, Et puis, lorsque ton chant dans les larmes finit, Le doux rossignol qui commence. Mai 1832. Vorige Volgende