Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 269] [p. 269] A un Poète. Du, dessen Seele Flammenbegeisterung Auf Adlersflügeln zu den Gesternen reisst. Matthisson. Votre génie est grand; votre pensée ardente Plane loin de la sphère où marchent les humains, Et l'ange Poésie anime sous vos mains La harpe du Prophète et la lyre du Dante. La gloire en mille échos jette au ciel votre nom; Son flambeau rayonnant vous luit ainsi qu'un phare; Le siècle autour de vous élève sa fanfare, Comme autour d'un vainqueur fait le bruit du canon. Mais à quoi bon gravir sur les hauteurs de l'ame, Ébranler le théâtre à pas victorieux, Prendre pied dans l'histoire, ou lâcher dans les cieux, Ainsi qu'un oiseau d'or, l'ode aux ailes de flamme? [pagina 270] [p. 270] Car le sort vous donna la douce liberté, Et le loisir serein au bord de vos fontaines, Et l'ombre et le silence à l'abri des grands chênes Qui jettent à vos bois leur verte obscurité. Tout rit à vos désirs; vous avez l'opulence, Des collines versant le frais dans vos vallons, Des champs dont les épis hérissent les sillons, Et des monts où la vigne en festons se balance; Et l'amour d'une femme aux lèvres de satin, Au langage charmant, plein de molles délices, Aux yeux bleus, fleurs d'azur qui penchent leurs calices D'où tombe la rosée en larmes le matin. Juin 1832. Vorige Volgende