Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 251] [p. 251] A un Critique Raca! Evangile de St. Matt. ch. 5,v. 22. Silence, disséqueur de phrases et de mots, Bourreau mutilateur dont la bache insensée De l'arbre du génie écourte les rameaux, Robespierre de la pensée. Tais-toi, lâche aboyeur caché dans ton manteau. Tu vas empoisonnant de fiel toute ambroisie; Et Maximilien te légua son couteau Pour décoller la poésie. Anathême au païen et malédiction, Qui déchire des reins du Christ le blanc suaire Et trouble, avec ses cris de profanation, Tous les échos du sanctuaire. [pagina 252] [p. 252] Mais non; hurle à loisir, on ne t'écoute pas. Tos abois, pour atteindre aux chants de mes poètes, Devraient monter trop haut et partent de trop bas; Pour eux tes clameurs sont muettes. Si le serpent jaloux siffle en tordant ses noeuds, L'aigle en plane-t-il moins aux voûtes éternelles, Se baignant aux rayons du soleil lumineux Et fixant au ciel ses prunelles? Si l'impure grenouille, au fond de ses marais, Enfle sa rauque voix dans la boue et la fange, Qu'importe au rossignol en ses vertes forêts? Qu'importe le démon à l'ange? Décembre 1833. Vorige Volgende