Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 247] [p. 247] A une Jeune Fille. She was as fair as docile, And with that gentle, serious character. Byron. O jeune fille que j'ai vue Pour mon malheur, Hélas! si belle, qu'à ta vue Sous une rougeur imprévue Fuit ma pâleur! O! dis-moi qu'es-tu devenue? Quel bord lointain, Quelle ombre des vents inconnue Te possède, rose ingénue, Fleur de satin? Passes-tu des jours sans mélange? Ou, dans tes nuits, L'Amour avec ses regards d'ange T'offre-t-il la joie en échange De longs ennuis? [pagina 248] [p. 248] Quand gronde le vent de décembre, A ton piano Pleures-tu seule dans ta chambre, En regardant ton collier d'ambre Et ton anneau? Ou, près du foyer qui scintille, Quand tout s'est tu, Et que sur les chenets sautille La flamme jaune qui pétille, Qui nommes-tu? Quel amant dont te plaît l'empire, Prenant ta main, Quand ton coeur plus vite respire, Tout bas à ton côté soupire: ‘Jusqu'à demain;’ Ou, dans la valse qui s'enlace, Serre ton corps, Et te oit rougir dans la glace, Timide comme un faon que glace Le son des cors; Ou, loin du bal bruyant, te presse De ses aveux, Et puis te flatte et te caresse En te demandant une tresse De tes cheveux? [pagina 249] [p. 249] Lui donnes-tu ce qu'il demande, Sans nul refus? Ou tes yeux fendus en amande, Tes regards où l'amour commande Sont-ils confus? Te suit-il à la promenade, Le long des eaux? Ou la nuit, comme dans Grenade, Fait-il gémir la sérénade Sous tes vitraux? Et puis regardes-tu qui chante, Cherchant à voir Si celui dont la voix touchante De ses jolis refrains t'enchante, Est blond ou noir?- Oh! c'est là ce qui me tourmeute, Moi que, parmi Les abîmes et la tourmente, N'éclaire, sur Tonde écumante, Nul astre ami! Juillet 1829. Vorige Volgende