Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 239] [p. 239] Octobre. Sie ist dahin! Hôlty. Que faites-vous aux champs, lorsque voici l'automne Avec ses jours d'ennuis, Son ciel rayé de pluie, obscur et monotone, Et ses traînantes nuits? Hélas! qu'y faites-vous? - De ses grappes dorées, De ses jaunes boutons, L'acacia, qui ploie en branches éplorées, Voit tomber les festons; Et l'hirondelle fuit, par Octobre exilée, Nos climats nébuleux, Cherchant sur d'autres bords une tour isolée, Volant sur les lacs bleus. Comme elle, vous avez fui nos rives amies, Nos salons où, le soir, Réveillant, parmi nous, les heures endormies, Vous veniez vous asseoir. [pagina 240] [p. 240] Là, nous lisions tout haut quelque histoire bien belle, Ou votre voix chantait, Et, vos doigts blancs courant sur le luth peu rebelle, Tout le cercle écoutait; Tout le cercle écoutait la naïve romance, Pleine d'un doux émoi, Dont le joli refrain expire et recommence Disant: ‘Rassure-moi!’ Nous y croyons encor vous voir et vous entendre. Mais, lorsque s'ouvre, hélas! Un grand roman d'amour, où brûle une ame tendre, Nous ne vous trouvons pas. Et nous nous demandons: ‘Que fait-elle à cette heure? Parle-t-elle de nous? Est-elle assise au bord d'une source qui pleure? Dans quel temple, à genoux, Gémit-elle des maux qu'on subit sur la terre? Une larme en ses yeux, Voit-elle, au haut d'un roc, la lune solitaire Surgir au fond des cieux? Ou la main des enfans, entr'ouvrant les charmilles, Y chercher un vieux nid? Ou quelque bal joyeux se tresser en quadrilles Sur l'herbe qui jaunit?’ [pagina 241] [p. 241] Et vous, que dites-vous loin de ceux qui vous aiment? Quand sonne le hautbois, Quand sur vos pas rêveurs des souffles plus froids sèment La dépouille des bois, Quand vous voyez livrer une rose pâlie Sa feuille morte au vent, - En vos songes d'amour et de mélancolie Nous nommez-vous souvent? Octobre 1829. Vorige Volgende