Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 225] [p. 225] A un Statuaire. Qui marmore et aere. Lucain. Lorsque, le soir, ami, seul avec ta pensée, Te reposant du jour, Tu n'entends rien du bruit de la ville insensée Qui murmure à l'entour, Mais le bruit seulement de la voix solennelle Qui parle dans ton coeur, Et te dit de marcher et de rouvrir ton aile, Et te nomme vainqueur; Quand tu vas t'égarant dans tes sublimes rêves; Quand ton génie ardent Déborde, comme un flot qui jaillit sur ses grèves Et s'y roule en grondant; [pagina 226] [p. 226] O! quelles visions, comme des bras de flamme, T'enlèvent d'ici bas, Hors du monde des corps, dans les mondes de l'ame Où nous n'atteignons pas? Car tu lances plus haut que la foule muette Ton essor souverain, Toi qui graves ta gloire et ton nom de poète Sur le marbre et l'airain, Ton astre est dans nos cieux un astre solitaire; Et le signe brûlant Rayonne en ta prunelle et sur ta face austère, Éclair étincelant. Novembre 1831. Vorige Volgende