Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 221] [p. 221] Henriette Sontag. Sängerin, fragt' ich, hat der Sohn Cytherens Mit dem Pfeile dir Götterspeise reichend, An die süsse Kehle dir seines Nektars Zauber geträufelt? Matthisson. Ces doux chants, épanchés en molles cascatelles, En flots capricieux, Viennent-ils, viennent-ils des sphères immortelles? Ces doux chants déroulés en magiques dentelles, En rubans gracieux? Est-ce le rossignol qui gémit, et module Sa plainte dans les bois, Écoutée à demi de la vierge crédule Qui se trouble, et sourit à l'amant qui l'adule Et la met aux abois? [pagina 222] [p. 222] Est-ce l'hymne mourant de la harpe divine Dont la main d'Ossian Fit parler les douleurs au tombeau de Malvine, Sur les bords du Lora qui se creuse en ravine Et coule à l'Océan? Ou l'écho fugitif des lyres d'Éolie Qui se bercent au vent Et qu'au soir l'Odalisque en sa mélancolie, Regardant sa pâleur dans la glace polie, Croit entendre souvent? Est-ce une femme, ou bien est-ce un ange qui chante? Ou, parmi les lilas, Parmi les blancs lilas, est-ce la voix touchante D'une Péri qui pleure et que l'amour enchante? - Je ne le sais, hélas! Mais, - à l'heure charmante où dorment les mésanges Sous leurs toits de rameaux, Quand l'air semble frémir sous les ailes des anges, Et que la lune brille en plus pâles losanges A travers les ormeaux; Quand s'inclinent les fleurs où l'abeille butine; Quand le flot bruissant Sous les buissons soupire, en sa course argentine, Comme un accord lointain du luth de La Martine Ou d'Hugo le puissant; [pagina 223] [p. 223] Quand, parmi les roseaux, où la mouche bourdonne, La brise en sons confus Tremble, comme une voix qui murmure et pardonne, Comme un bruit de baisers que l'on prend et qu'on donne Au milieu d'un refus; - Jamais accent si pur n'a frappé mes oreilles. En mes rêves jamais, Du trésor de tes vers déployant les merveilles, Tu n'as de sons si frais bercé mes longues veilles, O Muse que j'aimais! Et voilà qu'elle fait silence, la voix tendre. Que de jours, que de jours, Hélas! et que de nuits épuisés à l'attendre! Et cependant jamais il ne faudrait l'entendre, Ou l'entendre toujours. Février 1830. Vorige Volgende