Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 219] [p. 219] Sur l'Album De M. P. Kremer, Peintre. In excelsis. Rituel. O! le génie est l'aigle aux ardentes sommées, L'aigle qui sait du ciel les routes enflammées, Qui monte, dédaignant les rumeurs d'ici bas, Et qui jette son ombre aux cimes de la terre, Et lit, de son regard puissant et solitaire, Dans les choses d'en haut que l'homme ne sait pas. C'est le plongeur qui s'ouvre et creuse l'Atlantique, Descend aux flancs cachés de l'Océan antique, Et fouille les secrets de l'abîme profond, Et touche de ses pieds la charpente du globe, Et déchire le sein de l'onde, et lui dérobe La perle et le corail qui ne croissent qu'au fond. [pagina 220] [p. 220] C'est Moïse qui sert au Seigneur d'entremise Et qui mène son peuple à la terre promise, Qui gravit la montagne où siége Adonaï, Et, de la voix de Dieu qui passe et qui repasse, Entend le grand écho se mêler, dans l'espace, Au tonnerre qui gronde autour du Sinaï. Et si l'aigle, du haut de son ciel, dans la poudre Retombe, c'est du moins frappé d'un coup de foudre; Si le plongeur se noie au gouffre de Scylla, Ses yeux en ont du moins sondé tout le mystère; Si Moïse revient plus pâle et plus austère, Face à face du moins le Seigneur lui parla! Octobre 1833. Vorige Volgende