Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 217] [p. 217] Calme. A mon ami Jehan G. Mein Schiff ruht endlich wieder. Matthisson. Ainsi, quand l'ouragan de tous ses poumons gronde, Quand la vague bondit tournant comme une fronde, Et que soudain la foudre, électrique chaînon, Brille, et, s'ouvrant du ciel toutes les avenues, Comme un serpent de feu, glisse à travers les nues, Et du tonnerre au loin allume le canon; Le pilote effrayé, que la meute tenace Des flots échevelés de toutes parts menace, Se travaille, et, nouant ses deux bras au timon, Crie à voir l'Océan monter à l'abordage Et gravir le tillac, où siffle le cordage Comme le rire d'un démon. [pagina 218] [p. 218] Mais que, les vents tombés et la mer assouplie, Nulle brise n'arrive aux voiles qu'il déplie, Quand rien sur l'onde, hélas! ne se meut ni dans l'air, Pour sa nef, - que le calme, ainsi qu'une ancre, enchaîne Sur l'eau verte qui dort sous sa quille de chêne, - Il redemande en vain la tempête et l'éclair. Ainsi, long-temps du flot des passions battue, Mon ame, enfin livrée au repos qui la tue, Voudrait se rebercer au souffle des autans. Mais quel vent poussera ma carène dormante? Et qui fera mugir sur ma proue écumante Les orages de mon printemps? Janvier 1833. Vorige Volgende