Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 213] [p. 213] L'Alouette. A Madame J. Da mocht' ich wohl hin! Göthe. Tout l'hiver triste et muette, L'alouette Recommence ses doux chants, Et, dans sa gaîté frivole, Joue et vole Et grisolle dans nos champs. Secouant ses plumes grises Dans les brises, Cadençant ses joyeux airs, Elle monte et se balance, Et s'élance, Et voltige dans les airs; [pagina 214] [p. 214] Et folâtre en jeux sans nombre, De son ombre Trace à terre cent détours, Et tantôt s'élève et plane Sur le plane, Tantôt sur le front des tours; Ou se berce en équilibre, Toute libre, Sur les branches dans le vent, D'où son aile, de rosée Arrosée, Se déploie au jour levant. - Pauvre oiseau, sous les feuillées Réveillées, Que ne suis-je libre aussi! Je fuirais bien loin des villes, Nids serviles; Je fuirais bien loin d'ici. Puis dans vos Ardennes vertes Et couvertes De montagnes, de rochers, - Par-dessus leurs noires chaînes Et leurs chênes Aussi hauts que des clochers; Par-dessus la longue pente Où serpente [pagina 215] [p. 215] L'Ourte plein de gravier roux, Et les mornes monastères, Murs austères Dont on brise les verrous; Par-dessus les blanches dalles Féodales Du castel que fit bâtir, Revenu dans sa patrie, De Syrie, Thierry, mort comme un martyr; - Au rivage où tout m'invite, Volant vite, Je m'irais chercher un nid Sur vos tours hospitalières Dont les lierres Enveloppent le granit, Pour vous voir au bord de l'onde, Belle blonde, En rêvant cueillir des fleurs, Et, sous l'ombre du mélèse, Tout à l'aise, Vous chanter avec des pleurs. Avril 1830. Vorige Volgende