Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 199] [p. 199] Consolation. Et ecce audio vocem cum cantu. St-Augustin, Confessions, liv. 8. Un soir j'étais assis sur le bord de la mer, Seul et triste, et le coeur plein de mon rêve amer. L'onde baignait, au loin, le firmament sans voiles. L'air calme et pur était aussi doux que le miel; Et la nuit allumait, au plafond bleu du ciel, La girandole des étoiles. Et mille souvenirs plus brûlans et plus clairs Traversaient mon esprit, ainsi que des éclairs (Orage qui toujours dans mon sein recommence); Quand soudain, comme uu bruit sortant des bois touffus, De l'Océan profond, en murmures confus, Se mit à chanter l'orgue immense: [pagina 200] [p. 200] ‘Mortel, dont le malheur trouve l'ame en défaut, Place ton espérance et tes désirs plus haut; La terre est un exil et la vie une épreuve. Dieu fait la une au ciel et l'épine ù la fleur; En toute joie humaine il verse la douleur, Comme il verse l'eau dans le fleuve. Dieu pèse l'univers dans le creux de sa main; L'immensité pour lui n'a qu'un pas de chemin; Des sables du désert il a compté le nombre; Et, des astres ardens, les choeurs mélodieux S'inclinent devant lui, le soleil radieux Dont notre soleil n'est que l'ombre!’ Août 1833. Vorige Volgende