Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 195] [p. 195] A mon ami L. Mathieu, Peintre. Non semper imbres. Horat. Enfin d'un jour plus beau ton horizon s'éclaire. Ton courage, du sort a vaincu la colère. Et voici devant toi que s'ouvre l'avenir, Comme aux yeux de Gama ces terres inconnues Dont ses rêves cherchaient les tièdes avenues. Voici que ton passé n'est plus qu'un souvenir. Assez long-temps l'orage a déchiré ta voile Et sillonné d'éclairs ton ciel qui se dévoile. Hélas! c'est qu'au génie il faut l'adversité, A l'air, pour l'épurer, les vents et les tempêtes, Les nuages aux pics pour en laver les crêtes, La neige pour couver la moisson de l'été. [pagina 196] [p. 196] Et ton coeur l'a compris, ami. Ton front austère, Ton front s'est incliné devant ce grand mystère. Car tu sais que Noé bien des jours louvoya Sur l'onde, sans rien voir que l'espace et l'abîme, Mais que l'arche arrêta son voyage sublime Au sommet le plus haut du mont Hymalaya. Décembre 1833. Vorige Volgende