Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 169] [p. 169] A mes Amis. Wie rollen flüchtig, Die Jahr' hinunter! J.H. Voss. Rien ne peut arrêter la fuite des années, Qui vont et vont toujours Au rapide courant du grand fleuve entraînées, Par la joie ou le deuil l'une à l'antre enchaînées, Flots à flots, jours à jours. Vers le repos des morts, amis, chaque seconde Nous avance d'un pas, Et leur sommeil est long sous la pierre inféconde; De leur morne prison les trésors de Golconde Ne les rachètent pas. Le printemps est pour eux sans couronne embaumée, L'amour sans doux accueil; Point de baiser pour eux sur une lèvre aimée; Point de molle chanson sous la verte ramée, Dans la nuit du cercueil. [pagina 170] [p. 170] O! - tandis que pour nous n'est pas encor venue L'heure du grand départ, L'heure où la tombe s'ouvro en immense avenue, Où se creuse à nos pieds cette route inconnue Que prend l'ame qui part, - Comme, aux rayons de mai, l'abeille qui butine, Jouissons du printemps; Ravissons le baiser sur la bouche mutine, Et cueillons de nos doigts l'odorante églantine A ses rameaux flottans. Que d'autres, sans nourrir, en cette vie aride, L'espoir d'un lendemain, Voyageurs haletans, par le sable torride, Océan du désert que le vent fouette et ride, Poursuivent leur chemin; Et, - si quelque oasis charmante et solitaire Éclot devant leurs pas, Quelque asile enchanté d'amour et de mystère, Comme une île du ciel qui fleurit sur la terre, - Ne s'y reposent pas. Nous, amis, respirons, sur les fraîches collines, Le doux parfum des fleurs, Au bruit harmonieux des molles mandolines Et des feuilles berçant les gouttes cristallines De la rosée en pleurs. [pagina 171] [p. 171] Les fleurs ont peu de jours; le souffle de l'automne En fane les couleurs. - Que le semoun autour de nous s'élève et tonne, Amis, enivrons-nous, à son bruit monotone, Du doux parfum des fleurs! Juillet 1831. Vorige Volgende