Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 165] [p. 165] Les Fleurs. A Adolphe M. That flower must your temples twine. Wordsworth. Quo de fleurs, que de fleurs chaque saison colore Et fait éclore! Si j'en devais choisir une seule parmi Toutes, ami, Pour l'unir sur ton front à la belle couronne Qui l'environne, Je n'en cueillerais pas qui ne vive le temps Que d'un printemps; [pagina 166] [p. 166] Qui voie un seul été durer son court empire Et puis expire; Qui se fane en automne, ou qu'à son rameau vert Glace l'hiver. Sous le nid des oiseaux qui vivent en famille, Dans la charmille, Dans le creux des vallons, dans le fond des forêts, Je laisserais Le lis qui dans les eaux se mire et se découpe En blanche coupe, Et l'aster radieux dont le disque vermeil Tourne au soleil; L'églantine qui brille au chapeau du trouvère; La primevère Qui naît avec avril, et, quand sa lune a lui, Meurt avec lui; La jonquille qui ferme aux brises son calice Humide et lisse, Et la rose étalant sa robe de satin Au frais matin; Le liseron des nuits qui, sur sa tige brune, S'ouvre à la brune, Et reçoit la rosée en son cratère blanc, Frêle et tremblant; [pagina 167] [p. 167] La tulipe rayée où se livrent les mouches Leurs escarmouches, Heurtant leurs corps bronzés, froissant leurs ailerons Soyeux et ronds; Le jasmin étoilé, girandole d'opale; Le bluet pâle, Et le lilas qu'effeuille en son golfe chéri Pondichéry. - Je laisserais ces fleurs et prendrais l'immortelle. Ce serait elle Dont j'ornerais ton front, que sèmerait ma main Sur ton chemin. Janvier 1830. Vorige Volgende