Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 135] [p. 135] Regret. A un ami. Could the love for ever Run alike the river! Byron. Ils te disent, ami: - ‘Que vous êtes heureux! Comme un lac apaisé sous ses tièdes ombrages, Votre coeur a senti s'endormir les orages Qu'Eros y soulevait à son souffle amoureux. Vous reposez vos jours en votre indifférence. Dans votre sein descend le calme de l'oubli. Et le souvenir rit sur votre front pâli, Aussi joyeux que l'espérance. La sagesse et la paix enchantent vos loisirs. Vous êtes détrompé de toutes les chimères, Liberté, gloire, amour, ces vanités amères Qui surnagent pourtant toujours sur nos désirs.’ - [pagina 136] [p. 136] Mais, s'ils lisaient au fond de ta vie inquiète, Oh! comme ils pâliraient à compter tes regrets! Car ils ne savent pas, hélas! quels deuils secrets Rongent ton ame de poète, Et combien l'air est froid qui passe en ton chemin, Toi qu'inondait le ciel de ses rayons de flamme, Et qui frémis encore au parler d'une femme Comme fait un clavier au toucher d'une main; Toi qui voudrais donner souvenirs et sagesse, Et repos et loisir pour un de ces beaux jours De trouble et de douleur, envolés pour toujours Sur les ailes de ta jeunesse. Août 1833. Vorige Volgende