Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 129] [p. 129] Sur la Marguerite, Peinte par Mademoiselle Fanny Corr. Die vom Himmel gestiegen. Chryselius. O! quand Faust eut laissé tomber des mains la sonde En ces secrets profonds que nul mortel ne sonde, Qu'il eut dit au bonheur un éternel adieu, Et senti sur son front passer l'éclair du doute, Et nommé vanité tout ce que l'on redoute, Et cherché dans son coeur sans y trouver un Dieu; Do toute vérité quand il eut vu l'éclipse Et cru trouver le mot de son apocalypse, Et qu'enfin, comme Adam chassé du Paradis, Autour du frais Eden de ses jeunes chimères, Il errait, triste, avec mille plaintes amères, Et le fouillant toujours de ses regards maudits; [pagina 130] [p. 130] Comme une vision sainte et mystérieuse, Tu vins, ô Marguerite! enfant blonde et rieuse, Ange suave, éclose à la brise des cieux; Et, sur son front malade ouvrant tes ailes roses, Essuyas, comme fait le vent la pluie aux roses, Le doute de son coeur et les pleurs de ses yeux. Belle ange, et te voilà, te voilà si divine, Qu'on croit t'avoir rêvée ou que l'on te devine, Que, pour te nommer reine, on voudrait être roi, Ou plutôt Faust (dût-on par ses chemins arides Marcher, l'ame saignante et le front plein de rides, Et souffrir comme lui), pour être aimé de toi. Novembre 1833. Vorige Volgende