Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 119] [p. 119] Premier Amour. Well! thou art happy, and I feel That I should thus be happy too. Byron. Oui, ces jours sont passés, ces jours où l'avenir S'ouvrait si plein d'amour et si plein d'espérance. Flot à flot ils ont fui pour ne plus revenir; Il n'en reste aujourd'hui plus rien qu'un souvemr, Et beaucoup de souffrance. Ils sont passés. Pourtant je les croyais sans fin, Quand vous me le disiez d'une voix si timide, Arrêtant sur mes yeux vos yeux de séraphin, Jusqu'à ce qu'une larme obscurcît à la fin Votre prunelle humide. Et, malgré vos sermens, l'amour d'un étranger Sous ses baisers a fait tomber de votre tête Ce voile chaste et blanc et ces fleurs d'oranger Que la main d'un époux seule ose déranger En une nuit de fête. [pagina 120] [p. 120] Ainsi, de mon bonheur éteignant le flambeau, De mes jours gracieux faisant des jours moroses, Vous avez, pièce à pièce et lambeau par lambeau, Déchiré de vos doigts un avenir si beau, Riant tissu de roses. Pourtant soyez heureuse aux bras d'un autre époux, Sans connaître jamais, comme moi, la souffrance, Sans voir à votre ciel un nuage jaloux; - Car le temps n'a changé rien dans mon coeur pour vous, Excepté l'espérance. Juin 1829. Vorige Volgende