Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 103] [p. 103] Foi. A un Ami. Quoniam novit Dominus viam. Ps. 1. v. 6. Laissons, ô mon ami, laissons courir le temps. Le rossignol n'a pas toujours son tiède ombrage; Souvent avril jaloux obscurcit d'un orage L'aube vermeille du printemps. Qu'y faire? C'est la loi, c'est la loi de ce monde. Quel oeil humain pourrait sonder ce grand secret? Au fond de toute joie on trouve le regret, Sous l'eau pure le sable immonde. [pagina 104] [p. 104] Laissons courir le temps; et ne nous plaignons pas, Si l'horizon toujours de plus d'ombre se voile, Si l'aquilon plus fort déchire notre voile Qui flotte en lambeaux à nos mâts. Dieu seul a le secret, Dieu seul, de toute chose; Il sait d'où vient la nue en voyage dans l'air, Et le but où descend la flèche de l'éclair, Et tout effet de toute cause. Il sait où fuit la source à travers les vallons, Et la feuille des bois qu'à sa branche, en automne, Enlève la tempête aride et monotone; Et nous, il sait où nous allons. Il sait où nous allons, suivons donc notre voie, Sans refaire nos jours de relais en relais; Et, sombres ou dorés, mon ami, prenons-les Ainsi que Dieu nous les envoie. Octobre 1832. Vorige Volgende