Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 97] [p. 97] Prière. Intende voci orationis meae. Ps. V. v. 3. O belle enfant, j'ai peur, j'ai peur de vous aimer. Du foyer mal éteint laissez dormir la cendre; Que vos regards de flamme y viennent à descendre, Il va se rallumer. Par pitié, - par pitié, si ce n'est par tendresse, - En ce coeur, plein encorde votre souvenir, Laissez rentrer le calme et l'oubli revenir, O blonde enchanteresse! De Memnon, au désert, le marbre fabuleux S'éveille, quand aux cieux monte l'aube vermeille; Oh! ne réveillez pas mon ame qui sommeille, Belle enfant aux yeux bleus! [pagina 98] [p. 98] Tant de maux l'ont froissée; elle dort, elle oublie. Laissez au frais du soir se reprendre la fleur, Sur sa tige attristée inclinant sa pâleur, Sur sa tige qui plie. Mais ne l'effeuillez point. Assez tôt l'aquilon Fera tomber, au vent de son aile glacée, La fleur, la pauvre fleur, par l'orage bloasée, Sur l'herbe du vallon. Avril 1833. Vorige Volgende