Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 71] [p. 71] Sur un Rosier. Quo fugit juventa? Heu! Horat. As-tu vu le rosier, après le froid hiver, Etaler au soleil ses branches réjouies, Et changer, revêtant ses fleurs épanouies, En bouquet chaque rameau vert? Et voici maintenant qu'au souffle de l'automne Sur sa tige frileuse il se penche attristé, Et laisse, regrettant les brises de l'été, S'effeuiller sa pâle couronne. Mais revienne le mois, le beau mois du printemps, Et l'arbuste vermeil, que tordait la froidure, Se redresse soudain, tout paré de verdure Et de festons plus éclatans.- [pagina 72] [p. 72] Après l'enfance, ainsi notre blonde jeunesse (Quand vient l'amour, soleil qui ne luit qu'un matin) Verdit, rosier charmant au fragile destin, Eclose au vent de la tendresse. L'espérance, qui danse et voltige à l'entour, La dore des reflets de ses ailes dorées; Mais adieu l'espérance aux chansons adorées, Quand l'automne arrive à son tour! Car tu n'obtiens qu'un jour, beau rosier de jeunesse, Les baisers du printemps et la rosée en pleurs; Quand tes illusions s'effeuillent, douces fleurs, C'est sans que ta fraîcheur renaisse! Octobre 1832. Vorige Volgende