Primevères(1834)–André van Hasselt– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 17] [p. 17] Dix-sept Ans. Tota pulchra es, et macula non est in te. Salomon. Cant. ch. IV. v. 7. Jeune fille, bientôt vous aurez dix-sept ans; Et, comme une fraîche églantine, Éclot pour le baiser votre bouche enfantine Au souffle embaumé du printemps. La jeunesse vous met au front une auréole Plus riche que celle des rois; La grâce rend vos yeux si doux que votre voix Et luit sous vos cils de créole. Vous avez notre hommage et vous avez nos chants; Vous êtes belle entre les belles. Votre beauté soumet les coeurs les plus rebelles, Votre candeur les plus méchans. Et pourtant quel souci vous voile de son aile? Est-ce le souvenir des morts [pagina 18] [p. 18] Qui, s'éveillant soudain en vous comme un remords, Baigne de pleurs votre prunelle? Ou bien est-ce d'avoir presque atteint dix-sept ans, Que votre oeil plus humide brille? Car c'est l'âge où l'amour naît dans la jeune fille, Comme naît la rose au printemps. O! le vent doit courir sur l'onde reposée; Nos fronts sont faits pour la pâleur. Et l'amour, blonde enfant, l'amour est une fleur Qui veut des larmes pour rosée. Mars 1832. Vorige Volgende