Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 14
(1993)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd6521. 1643 november 7. Aan J. de Wicquefort.Ga naar voetnoot1Monsieur, Je vous remercie bien fort de vos advis de 26 OctobreGa naar voetnoot2 et espere que les affaires de vos Hessiens iront bien, comme les nostres soubs TorstensonGa naar voetnoot3 et ConingsmarcGa naar voetnoot4 ne vont pas mal. La reyne-regente se porte mieuxGa naar voetnoot5 et a donné une compagnie des gens d'armez à monsieur le cardinal, laquelle sera commendée par le baron de Noaille. Le sieur de Noyers a donné sa dimission à des Tillieres. Le duc d'Anguien a un proces avecq madame d'Esguillon. Les evesques assemblés icy à Paris defendent [un livre] faict par Antoine Arnaud, docteur de la Sorbonne, contre les jesuites et les veulent faire rendre comte de quelques sermons faicts par quelqu'uns de leur compaignie, contre quoi ils allegent leurs exemptions, mais desquelles les evesques ne font point d'estat pour ce qu'elles n'ont pas esté verifiées par le parlement. D'icy on a donné d'ordres à Rome de ne plus parler du cardinal[at] de l'evesque de Bauvais et afin de n'expedier [pas] les bulles pour l'evesque de Pamie[r]s, amy de celui de Bauvais. On espere encore icy entretenir de vingt et deux millions par an les soixante mille gens de pied et plus que vingt mille chevaux, à quoi on se reduict. Nous ne sçavons pas bien encore si le marescal de Guebrian est passé le Rhin, ce qu'on disoit qu'il devoit faire à la fin d'Octobre. Mais bien nous dict-on que le duc de Baviere faict de grandes recreues, ayant logé ses gens delà le Rhin entre Durlach et Heidelberg, les Lorrains estant logez deça entre Worms et Creutsnach. Que Trucmuller est rappellé vers le Necker, ayant esté empesché par les Hessiens de se joindre à Hasfeld. Que don Melos, ayant appaisé une mutinerie militaire à Fontaine l'Evesque, de là est allé à Brusselles, Cantelmo à Malines; que Beck est au Luxembourg, Saviedra à Anvers. Nous apprenons d'Italie que le prince Mathias, s'estant joinct à monsieur de Valencé, va contre Pistoia. Que le duc de Modena, renforcé de la part de Venise, entre au Bolonnois. Que le seul duc de Parma se tient coi, ayant mieux aimé à abandonner Stellata et Bondeno que de les donner aux Venitiens. Que les François qui sont en Italie font un fort entre Vercelle et Cazal, et les Espagnols se tenants entre Mortara et Bremo. D'Espagne que mille cinque cents Siciliens sont arrivés qui vont en Arragon. Que don Philippo de Silva semble vouloir attaquer Monson, ayant une armée de huict mille hommes à pied, deux mille et deux cens chevaux. Que l'armée françoise s'estant refraichie aux Fourmentaires paroit de nouveau près de Carthagene. Que don Martin Carlos Castellan a retiré son armée navale à Cadis pour raccommoder ses navires. Que de Valverde, pris par les Portugais, sont sortis sept cens à pied, trois cent à cheval. Et que le roy de Portugal, se plaignant de la detention de son frere, excite les peuples de l'Espagne à la revolte, n'ayant pas toutefois peu continuer le siege de Badajos à cause de forces de Castille et Andalusie y survenues, mais qu'il a faict raizer Valverda. Que la reyne d'Espagne s'est offerte d'aller en personne aux frontieres d'Espagne pour encourager les peuples, mais que le roy d'Espagne ne lui a pas voulu donner tant de peine. Que la ville de Seville a envoié cinquante mille ducats au comte de Saint-Stephano, qui commende en Gallice pour le roy d'Espagne. Que les deux Castilles se sont taillées voluntairement à trois cents mille ducats. Et que le roy d'Espagne a trouvé une mine d'or en Gallice près de Saint-Sebastien et a envoyé à Gennes deux cents quesses de reales. Que le comte de Ognate et de Monterei disputent | |
la conduicte des affaires. Que Louis d'Arou, parent du comte-duc Olivares, est assés bien dans l'esprit du roy d'Espagne, mais sans employ. D'Allemaigne nous apprenons outre ce que dessus que l'electeur de Mayence faict accommoder Gernsheim pour s'y servir et que Trucmuller retourne vers le Necker, ne s'estant peu joindre à Hasfeld. Que le gouverneur de Frankendal a donné ordre à ceux de la campagne de tout retirer dans la ville. Les ambassadeurs de Dannemarq et de Pouloigne se cachent encore. Tous ceux qui souhaittent la prosperité du roy de la Grande-Bretaigne et de ses royaumes sont marris que d'icy on adjouste de menaces à la demande de la liberté de monsieur de Montaigu, que le roy d'Angleterre a mis dans son conseil et aux plus grandes charges ceux qui en France sont tenus pour amis de l'Espaigne, que l'empereur pour nourrir ces diffiances envoye une ambassade en Angleterre pour voir s'il la peut amuser par des parolles sans effect. Ce qui donne occasion icy de parler d'une ligue avecq tous les princes d'Allemaigne, principalement avecq les ecclesiastiques et le duc de Baviere. Au reste le peuple de Londres est assés disponé, comme on nous dict, à la paix, les bourses estans vides par les grandes exactions et cessations de commerce. Le roy estoit à Reading et le comte d'Essex, qui jusqu'à cet'heure tenoit son armée autour de Londres, y vouloit aller, estant renforcé de cinq regimens de bourgeois de Londres. Les parlamentaires ont faict une inquisition exacte des marchands de Londres quels ordres ils avoyent pour donner de l'argent au comte d'Harcourt et combien. Le sieur Waller,Ga naar voetnoot6 mal contant du comte d'Essex, a quitté sa charge, et ses trouppes qui estoyent près de Windsor se debandent. Les parlamentaires aussi se sont saisis de tout le revenu du roy, de la royne, du prince, et ont faict couper et vendre leurs bois pour rendre leur roy le plus puissant monarque de la terre. La justice cesse et ne faict rien qu'executer les ordres de la milice et des contributions. On croit que Hul et Pleimuth, si on les presse, se pourroient bien donner au roy. Monsieur d'Erlach a ravitaillé la ville d'Uberlingue. Je demeure, monsieur, vostre tres humble serviteur. | |
7 Novembre 1643 [à] Paris.
J'ay veu la ligue faicte soubs le nom des trois royaumes d'Angleterre, d'Escosse et d'Irlande pour la religion et la liberté. Je la trouve de tres mauvaise consequence pour tous les roys. Je vous prie que monsieur Barlaeus puisse avoir ce petit livre par nostre faveur.Ga naar voetnoot7 J'ay lu par intervalle ses harangues avecq tres grand plaisir.Ga naar voetnoot8 Les Portugais en Gallisse ont repris Salvaterra. L'armée de Castellans en ces lieux-là est de huict [mille] gens à pied, mille chevaux. Celle de Castellans qui est en Cataloigne est logée près de Lerida, ayant repris Algovera et Almeras. Le roy d'Angleterre tient en son pouvoir les ponts dessus Oxfort jusqu'à Meidenhad, a pris par le prince Maurice l'isle de Saint-Laurens située devant Plimuth, par le comte de Cleveland les villes de Betford et de Huntington, a receu beaucoup d'armes et munition de guerre à Falmouth. Le sieur Waller s'est retiré à Porthmuth, où il est gouverneur de [la] part du parlement. Les parlamentaires ont rendu au comte d'Harcourt les lettres que Montaigu portoit de la part de la reine-regente au roy et la reyne d'Angleterre. | |
Bovenaan de copie staat: A monsieur Wicquefort. |
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