Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 13
(1990)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd5822. 1642 augustus 2. Aan J. de Wicquefort.Ga naar voetnoot1Monsieur, Le duc de Boullion a esté pris à Cazal,Ga naar voetnoot2 et s'apparcevant du desseing, s'estoit sauvé du chasteau. Mais la publication contre luy estant faicte, et le bruict semé par le peuple qu'il avoict voulu trahir la place, il a esté trouvé avecq son escuyer en un grenier, où ils s'estoyent cachez. On croit qu'on le menera à Lions, comme aussi les autres prisonniers, pris à ce subject, pour les examiner et confronter. On dict que le chancelier y va, et deux milles hommes pour empescher la sedition. Le frere du roy a augmenté ses depositions. Tant monsieur Saint-Marc que monsieur de Thou ont rejetté bien loing, et aveq raison, ce de quoy on les voulut accuser, d'avoir eu desseing sur la vie et du roy et des messieurs ses enfans. Les plus sages croyent que le roy estant malade avecq grand danger devant Perpignan, ces messieurs ont faict tout ce qu'ils ont pu, afin que le cas arrivant, monsieur le cardinal et les siens fussent exclus du | |
gouvernement. Il y en a qui croyent que la maladie tant du roy que du cardinal pourroit retarder un peu les procedures, ce qui est le meilleur qu'on pourroit souhaitter pour les prisonniers. Le cardinal tient tousjours le chasteau de Tarasconne bien fermé et les portes, exceptée une qui est bien guardée. On croit que monsieur de Mombason va querir le corps de la reine-mere. La reine regnante est avecq le roy et, en tant qu'on peut juger, en bonne intelligence aveq sa Majesté. Le cardinal de Mazarini est prèz du grand patron et faict tous ses affaires, monsieur de Chavigny prèz du roy, s'y rendant si assidu qu'il pretand estre non moins le favory que le ministre d'Estat. Monsieur de Noyers oubliant les jalousies precedantes se soubmet tout à faict à monsieur de Chavigny, à qui tous les amis de monsieur le cardinal disent debvoir leur conservation. Monsieur du Hallier, renforcé par des gens de monsieur de Gransei, du gouverneur de Metz et du baron d'Ossenville, a demoli le chasteau de Viviers le 12 de Juillet; le 13 il a priz Dieuse et y [a] mis garnison. Melos et Beck font mine d'en vouloir au Catelet. C'est pourquoy monsieur de Harcourt se tient prèz de Guise, et y viendra aussi le comte de Guiche. Ceux de Perpignan ont faict d'estranges propositions aux François, voulans estre nourriz par eux pour quelque temps. Cela n'estant point reussi, ils ont faict quelques sorties, assez heureusement. Les deux flottes ont esté dispersées par les tempestes. Depuis, les Espagnols ont voulu mettre deux mille Italiens au port de Roses, et le marescal La Motte-Odincourt l'empescher. Nous attendons les nouvelles tant de cela que du secours que Leganes mene aux assiegiez. Quatre mille Escossois pour le roy sont venus à Diepe. Nous avons icy un ambassadeur ordinaire de Portugal et un prince, fils du don Emanuel, qui s'est sauvé de l'Italie. Nous apprenons que le parlement veut laisser au roy de la Grand-Bretagne la ville de Hull moyennent que le roy trouve bon que la milice de tout le royaume face serment au parlement et que de trois en trois ans le parlement juge de l'observation et à quelques autres conditions, entre lesquelles seroit aussi un pardon general. On ne laisse de publier icy tousjours les advantages des Irlandois catholiques. Nos affaires vont tres bien en Silesie et Moravie par la conqueste de tant de places, mais le revers est à craindre, car il faut tenir pour certain que l'empereur remuera tout pour se conserver ces provinces de ces dix mille hommes, qui viendront de la Suede. Quand on y adjousteroit une bonne levée d'Allemans payez par le roy de France, on pourroit faire une bonne armée pour la jetter dans la Baviere et par là en Austriche. Mais de cecy il se faut remettre à la sagesse de ceux qui nous gouvernent et surtout à la divine, à laquelle je recommande la paix et vostre prosperité, estant, monsieur, vostre tres humble serviteur. | |
Le 2 Aoust 1642.
Nous apprenons que monsieur [le] frere du roy s'est retiré en Suisse et qu'il se dedit. Le roy a pris conseil sur cet affaire des gens du roy, qui sont et qui ont esté. La Motte-Odincourt a adverti monsieur de La Mileray qu'il soit à ses guardes. Les François ont ba[t]tu quelques-uns des garnisons, tant de La Motte que de Douay. On dict à Parys que monsieur le prince d'Orange a escrit au royGa naar voetnoot3 qu'il ne veut pas defendre le duc de Boullion, s'il a failli contre le roy, mais qu'il desire qu'il soit jugé par le parlement. Je desire de sçavoir, s'il est vray. Le tiers des sergeants du royaume est commandé de porter les armes, les deux autres tiers de fournir aux fraix. Monsieur d'Harcourt est à Crecy. Les François ont malmené les garnisons de La Motte et de Douay, qui estoyent sorties. | |
Bovenaan de copie staat: Monsieur Vicquefort. |
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