Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 11
(1981)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd4702. 1640 juni 20. Van Ch. MariniGa naar voetnoot1.Monsieur, Vous aurez appris les bonnes nouvelles que nous avons d'Italie, tant d'une rébellion en Cattalogne contre l'armée espagnole que de ce qui se passe auprès de Turin, laquelle ville ayant voulu secourir les Espagnols de diverses costés ils ont esté repoussés avec notable perte, qui pourtant ne les empêche pas qu'ils ne veillent faire encor un effort sur icelle ville, que n'estant bientost secourue ne sçauroit tenir plus longtemps. Nos affaires aussy en Allemagne vont assez fort bien. Il n'y a que les pauvres Hollandois qui sont si malheureux tousiours par terre. | |
Nos Grisons et Suisses commencent aussy à fulminer contre l'Espagnol, mais le mal est que leur mescontentement prend sa source de l'argent que les Espagnols ne leur fournissent en telle quantité come ils voudroyent. Il n'y a guerre que les cantons cattoliques ont esté dereschef ensemble à LucerneGa naar voetnoot2, tant sur le suject de leur pensions qu'on ne leur paye pas conforme l'alliance, qu'à cause des soldats suisses qui sont dans le Milanois et combattent contre les capitulations faites sur la jurisdiction de Savoye qui est en alliance avec eux. Le bruict de la levée des Suisses, que le marquis LeghanèsGa naar voetnoot3 a voulu faire parmy les petis cantons, s'acroche sur la faute de payement et parce qu'il ne veut payer mesme le régiment du colonel ZveyerGa naar voetnoot4 lucernois, autrement sa créature, s'il ne marche en Piedmont pour y garder les places prises par les princesGa naar voetnoot5, on luy a fait sçavoir qu'il n'y pensast pas et que s'il ne veut payer leur soldats, ils trouveroyent bien moyen de les faire payer. Ils cerchent soubs main aussy bien que les Grisons l'amitié des Vénétiens, mais ces messieurs-là sont trop chiches pour acheter leur amitié par argent, qui fait tout parmy ces peuples-cy, et ie crois que les princes sont desià trop las de leur en donner tant come ils ont fait par le passé, les trouvans peu utiles dans l'exploit des armes et, ce qui est pire, insatiables à estre contentés. Il faudroit qu'ils apprinsent la patience de nous autres et surtout de moy, qui en servant avec si grande fidélité à mon prince me consume tout à fait et ayant ma femmeGa naar voetnoot6 tousiours malade ne puis pour à ceste heur pourvoir à mes affaires autrement qu'en attendant les effets de vos bonnes espérances qu'il vous a pleu me continuer depuis si longtemps et m'obliger d'estre à iamais, monsieur, Vostre serviteur très humble
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De Zurig, ce Xe de Iuin 1640. | |
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 5 Iulii. En in dorso: 10 Iunii 1640. Marin. |
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