Bijlage No. 1 Bij no. 3477
E. de Courcelles aan J. WtenbogaertGa naar voetnoot1.
Monsieur et très honoré frère,
Je vous envoye un livretGa naar voetnoot2 que j'ai mis en lumière ces jours ici.
Je l'eusse bien désiré submettre à vostre docte et judicieuse censure devant que l'exposer à celle de tout le monde. Mais la mauvaise escriture en laquelle je l'avois broché a esté cause que je n'ai osé vous en importuner. Joint que la plus grande partie d'icelui a esté composée à mesure que la presse rouloit.
Car au commencement je n'avois fait qu'un petit crayon auquel je comparois le sentiment de messieurs Amirault et TestardGa naar voetnoot3 avec celui de monsieur Du MoulinGa naar voetnoot4 et déclarois briefvement ce que j'approuvois ou improuvois tant ès uns qu'ès autres, mon but estant plustost de faire voire le jour à l'escrit de monsieur Du MoulinGa naar voetnoot5 que de le réfuter. Mais depuis considérant que ceux ès mains desquels il tomberoit désireroyent peut-estre un plus ample esclaircissement de ces matières et la tardiveté de la presse me donnant assez de loisir. j'ai augmenté mon ouvrage de plus de la moitié insérant par-ci par-là ce que la matière me sembloit requérir. Ce qui est cause que toutes les parties ne sont pas si bien liées ensemble et que le stile ne coule pas si doucement qu'autrement il eust fait.
Il est trop tard maintenant que les fautes en sont irrémédiables de demander vostre advis. Mais cependant je vous supplie autant affectueusement qu'il m'est possible de ne me le refuser point. S'il ne sert pour cest ouvrage qui a desià la clef des champs, il servira pour amender l'autre contre monsieur AmirautGa naar voetnoot6 qui j'ai encor en ma puissance et qui ne verra point le jour si vous n'aidez à l'y pousser. Car quant à cestui-ci le renom de monsieur Du Moulin lui a servi de passeport, autrement il ne se fust trouvé aucun qui l'eust voulu imprimer à ses despens.
Au reste je vous prie de ne publier point la confession que je vous fais ici à l'oreille d'avoir travaillé a cest ouvrage. Car je désirerois surtout que monsieur Du Moulin ne senst point d'où il vient. Je le pince parfois un peu rudement, mais l'animosité avec laquelle il se porte maintenant à combattre la vérité m'a semblé requérir que je le traictasse ainsi.
Je prie Dieu qu'il bénie vostre viellesse et vous conserve longtemps la vigueur