Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 9
(1973)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd3660. 1638 juli 7. Van Ch. MariniGa naar voetnoot3.Monsieur, I'ay fait responce à toutes vos lettres et par celly-cy ie n'ay pas gran chose à vous dire horsmis qu'il est certain que monsieur de VeimarGa naar voetnoot4 à cause de sa faiblesse que tant de garnisons luy causent n'a peu empêcher le secours de Brisac, et puisque monsieur de LonguevilleGa naar voetnoot5 est battu par les Lorrains cela retardera l'advancement des armes de monsieur de Veimar, qui estant renforcé à bon heure pourroit faire de bons exploits. Les vivres on tire aisément de la Suisse non obstant l'inhibition de l'empereurGa naar voetnoot6 et la campagne est partout belle que nous promet abondance de blé. Les quatre mille Suisses sont desià arrivez dans le Milanois, dont mille vont servir au camp offensive et les Grisons les suivront. Monsieur le cardinalGa naar voetnoot7 a bien introduit un peu de gens dans Verceil qui se défend bravement, mais à la longue ils ne pourront tenir, si par une bonne diversion on ne destache les Espagnols de ce siège là. Il y a un MathematicienGa naar voetnoot8 à Venise prisonnier qui prédit la ruine de Venise, Milan, Rome, Sicile et d'autres lieux qui sont soubs le signe de lyon dont le commencement doit estre le 23 de Juillet prochain avec un comète qui embrasera la guerre d'Italie. Ego quidem his parum tribuo, in totum tamen ea non sperno, gnarus quae a longo tempore moliantur Hispano-Austriaci in Italiam. A monsieur le gran chancelierGa naar voetnoot9 i'escris dereschef de mon gage que le sieur MukelGa naar voetnoot10 ne me paye point jusques à prèsent contre sa parole qu'il m'en a donné il y a deux mois. Ie suis bien enGa naar voetnoot11 un très mauvais estat et voudrois qu'on fast quelque fin avec moy si on ne me doit traitter autrement car i'ay fait icy gran despance pour mai(n)tenir l'honneur de la couronne, abbandonant les intérests de ma femmeGa naar voetnoot12 et n'osant pas habiter ès Grisens au voisinage de Chiavenne à cause | |
de ma charge. Ie vous supplie per omnia sacra de représenter toutes ces choses à son Excellence et que au moins pour l'honneur de la couronne on ne m'expose ainsi en dérision à d'autres ministres qui sont icy et à mes créanciers qui ne se tient plus de mes paroles cum eis toties verba dederim de solvendo. I'ay la femme malade de mélanquolie à cause de ce traittement qu'on me donne pour mes services, meus amanuensis apoplexia correptus membris suis captus est, et le reste aussy malade de fièvre, à quoy remédier medicinis (?) opus est, ut victum et amictum, correspondentias locationes aedium silentio praeteream. C'est une chose estrange qu'on veut que ie ne bouge point d'icy et cependant on ne m'envoye point les provisions nécessaires pour maintenir ma charge dignement après qu'on me doit le gage de deux ans entier. O miseram meam conditionem! quo redactus sumGa naar voetnoot1 ayant creu qu'au service d'une si grande couronne i'aurois au moins quelque soulagement ou advantage dans mes nécessités que ie vous expose en confiance pour vous en servir dextrement où il faut. Ignosce meo justo dolori qui mihi has querelas exprimit. Ie seray néantmoins tousiours bon et loyal serviteur de la couronne espérant qu'elle y remédiera promtement. Je demeure, monsieur, Tout le vostre
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En haste de Zurig, ce 27 de Juin s.v. 1638. | |
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 23 Iuly. In dorso: 27 Iuly (!) 1638 Marin. |
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