Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 7
(1969)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd2819. 1636 oktober 29. Aan T. von PonikauGa naar voetnoot1.Monsieur, Je suis infinement obligé à vos courtoisies cy-devant et celles de lettre du 10/20 OctobreGa naar voetnoot2 qu'il vous a pleu m'envoyer. Et tous les nostres avecque moy vous remercient de la souvenance. Le traitté avecque la France n'est autant que ie puis comprendre, ny achevé ny désespéré. Et pour le comte d'ArondellGa naar voetnoot3 ie m'en doubte. Si on ne le cerchera retenir par des longueurs et de remises iusques à une aultre diète qu'on veut tenir à Noremberg. De la victoire des nostres à Witstock, i'ay eu advis de la main de monsieur SalviusGa naar voetnoot4 qui la fait grande et veult qu'espérions de plus grands succès. Je crois que pour le moins cela sera cause qu'on fera à Ratisbone un cinquiesme article pour la Suède. Cela fait relever les courages en France. On veut attaquer Corbie, on croit que GalasGa naar voetnoot5 qui estoit rentré an duché de Bourgogne sera forcé d'envoyer ses trouppes, pour le moins l'infanterie, vers Saxen. La mer, l'Italie, la Valteline ne produisent rien. On a trop d'affaires ailleurs. Je suis marry de voir que les différents d'Angleterre avecque l'Hollande durent et se réchauffent, qui me fait rabattre un peu de l'espérance que toutesfois ie ne veux quitter iamais de voir l'Angleterre agir puissamment pour la conservation de la religion évangélique et de la maison Palatine. J'y contribueray tousiours ce que ie pourray et voudrois pouvoir d'avantage. Monsieur le prince d'OrangeGa naar voetnoot6 ne contente pas la cour icy. Cependant il me semble que la saison de l'année mal propre à s'advancer dans des pays embourbez. La peste qui consume l'armée, l'ennemy avecque des bonnes forces sur les talons, l'argent qui manque en Hollande et de la France ne vient pas si précisement aux termes, luy doit servir d'excuse. Mais ie ne suis pas son advocat. Et pour la Suède ie n'ay besoin de rien dire puisque les actions la défendent assez. En espérant que nous aurons de vous et vous en pourrons mander des bonnes nouvelles, monsieur, je vous prie de me tenir à iamais pour vostre très humble et obéyssant serviteur. | |
Le 29 d'Octobre 1636. A Paris. |
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