Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 7
(1969)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd2713. 1636 augustus 15. Aan Ch. MariniGa naar voetnoot1.Monsieur, J'ay receu vos lettres du 3/13Ga naar voetnoot2 et du 10/20Ga naar voetnoot3 de juillet au mesme temps, à sçavoir le 12 d'Aougst nouveau style, et donné l'addresse à celle qui estoit à monsieur le grand chancelierGa naar voetnoot4 qui sans doute est asteure en Suède. Depuis celle que ie vous escrivis le 19/29 de juilletGa naar voetnoot5, nous avons eu le passage de l'ennemy à Braye-sur-Somme le 4 du mois présent, monsieur le comte de SoissonsGa naar voetnoot6 ayant esté trop foible pour le pouvoir empescher, puisque la cavallerie seule de l'ennemi estoit de seize mille. L'Oise arreste asteure, et croy que ses progrès ne seront guères plus grands, tant est grande la promtitude du parlement et de la chambre des comtes, de la cour des aides, de la ville de Paris, de l'université, de certains ordres de religieux mesmes, de chaque mestier pour entretenir, l'un trois, l'autre deux mille hommes; les autres plus ou moins et cet exemple estant suivi par les autres villes et par les villages mesmes donnera au royGa naar voetnoot7 en peu de temps cent mille hommes entretenus et payez de la part des communautez, la seule ville de Rouen en promettant dix mille. Le roy mesme a voulu parler aux maistres de mestiers et jamais on n'a veu des affections si tendres d'un roy envers son peuple, d'un peuple envers son roy tellement que le mal que les Espagnols ont pensé faire, se tournera en grand bien, la concorde estant parue si grande là où l'ennemy s'estoit promis la sédition et la révolte. Monsieur le mareschal de la ForseGa naar voetnoot8 a eu l'honneur d'estre recherché par toute la ville de Paris pour commander à cette armée nouvelle et défendre la frontière, ce qui donne un grand contentement à ceux de sa profession, voyants qu'en une telle occurrence on prend confiance en eux. Monsieur le mareschal de ChastillonGa naar voetnoot9 garde Senlis et on fortifie partout les villes. Les Anglois s'estants saisis de quelque argent qui estoit au roy d'EspagneGa naar voetnoot10 nous donnent espérance de vouloir embrasser plus que cy-devant les affaires de la maison Palatine. J'ay veu vostre neveu ParaviciniGa naar voetnoot11, gentilhomme de bonne espérance, et voudrois avoir le moyen de le pouvoir servir et tesmoigner à luy et à vous, monsieur, combien ie suis vostre serviteur très humble. | |
Le 15 Aoust n. st. 1636. |
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