Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 6
(1967)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd2224. 1635 augustus 9. Aan Rijngraaf OttoGa naar voetnoot2.Monsieur, Les forces ennemies s'estans espars en divers quartiers entre vostre résidence et nous, me faict bien douter si mes lettres pourront arriver iusqu'à vous: toutesfois soubs espérance que quelques-unes pourroient passer ie n'ay pas manqué d'en envoyer de septuaine à d'autre. Maintenant nous avons pour nouvelle la bonne santé du royGa naar voetnoot3 estant à Chantilly et le repos de toute la France, ayant envoyé tous les maux de la guerre au dehors, et encore depuis peu faict une invasion dans le pays de Cambray pour faire paroistre leurs armes de tous costez, cependant qu'on attend ce que les armées au Pays Bas qui sont asteure entre le Rhin et la Meuse au pays de Geldre feront, et ce qu'en Italie produira la nouvelle alliance avec SavoyeGa naar voetnoot4 et d'autres princes, et en mer la conjonction des navires de guerre de France et d'Hollande qui semblent prendre la route vers l'Espagne. Monsieur de RohanGa naar voetnoot5 continue ses victoires et a chassé les impérialistesGa naar voetnoot6 et Espagnols de la Valteline - laquelle le roy a remis soubs la souveraineté des Grisons - du Comté de Bormio et de Val Monastère. Je n'auray pas besoin, monsieur, de vous mander le soin que le roy prend de l'entretènement des trouppes du duc BernhardGa naar voetnoot7 et de la défense de ce qui est deça le Rhin par le cardinal de la ValetteGa naar voetnoot8, puis qu'en estant plus proche vous en sçavez mieux les particularitez. Nous sommes en attente des nouvelles de ces lieux environ Magdenbourg où se trouve alleure monseigneur le grand chancelierGa naar voetnoot9, la présence duquel estant appuyée de l'autorité du roy affermira ce qui estoit esbranlé. La tresve entre la Suède et PologneGa naar voetnoot10 est continuée iusques à la fin d'Aougst. Ce qui fait espérer un traitté de durée, à quoy ne lairront de servir les soixante navires pleins de soldats que la Suède a envoyé sur la costé du Prussen. J'espère, monsieur, que le temps vous fournira des nouvelles encore meilleures, | |
et que de vos quartiers nous entendrons bientost quelque resource. Ce que Dieu donne, monsieur, et vous conserve longtemps en prospérité. Vostre serviteur très humble et très obéissant. | |
A Paris, 9 August 1635. |
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