Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 6
(1967)–Hugo de Groot2213. 1635 augustus 2. Aan Rijngraaf Otto7.Monsieur, Les grandes courses des ennemis m'ont faict douter si mes lettres précédentes vous auront esté adressées, par lesquelles ie vous avois mandé les succès des affaires communes au Pays Bas et ailleurs. Les lettres du Pays Bas pour cette fois nous manquent retenues, comme il semble, en Brabante. Ce qui m'empesche de vous en dire d'autres particularitez que ce que le bruit nous apporte, qui est que monseigneur le prince d'Orange8 assiège Rurmond et que l'armée françoise est allée contre les gens de Picolomini9 et d'Isolano10 pour les battre. De la Valteline i'ay des lettres par lesquelles i'apprend que le duc de Rohan11 après sa victoire première en a eu une autre par laquelle il s'est emparé de toute la Valteline. Certeleray12 qui estoit à Mohbegno avec 9000 gens de pied et 500 chevaux avec quatre pièces de canon ne l'estant osé y venir mais ayant pris la retraitte vers le fort de Fuentes pour attendre d'autres trouppes. A quoy on adiouste que les impériaux13 ont quitté Bormio, place de grande importance. Monsieur de Chaime14 est entré au pays de Cambray et y a prins quelque places. | |
De Brasil nous apprenons que les Espagnols ont quitté les forteresses de Mossupe, St. Laurens et autres. L'alliance que le duc de Savoye1 a contracté avec le roy2 faict contrevoir à tout le monde des grandes espérances en Italie. La matière touchant le publicq estant maigre à cause des empeschements susdits i'y adjousteray par vostre permission, mons., quelque chose du particulier duquel i'avois commencé à vous en escrire, qui est de madame la duchesse de Croy3 laquelle désireroit fort que par vostre sage entremise elle peust tant obtenir que ses gens qui sont à s'en estranger pour continuer une possession confirmée par une sentente (?) puissent vivre en paix avec mons. vostre frère, le comte Casimir4, et que le dict mons. vostre frère ne se voulut pas rendre ministre, comme elle dit, de passions d'un Espagnol. Ella m'a prié de vous envoyer les copies d'une lettre que monsieur le grand chancelier5 luy a escrit pour monstrer le soingt qu'il a d'elle, et des lettres que le roy a escrites tant à monsieur le duc d'Angoulesme6 qu'à monsieur vostre frère. J'espère, monsieur, qu'en considération de la faveur que la dite duchesse a en cette cour, vous ferez tout ce que vous iugerez estre de la raison. Je me recommande très humblement à vos grâces et demeure, monsieur, vostre serviteur très humble et
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2 Aougst n. style 1635. A Paris. |
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