Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 5
(1966)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd1948. 1634 augustus 19. Van B. Aubery du MaurierGa naar voetnoot12.Monsieur, Je ne puis me lasser de vous dire, ce qui est très vray, qu'a pene quelqu'un de vos plus proches, ny vous mesmes, auriez peu vivre avec plus de sentiment et d'impatience de vos longues souffrances que moy; ny par conséquent avec plus véhément désir de les veoir heureusement terminées et converties en quelque prospérité correspondante à mes souhaitz et à vos mérites. C'est pourquoy je ne sçaurois aussy différer de vous témoigner par cellecy, combien m'a esté heureuse et aggréable la nouvelle, qu'aprez tant d'orages, aux- | |
quels vous avez si constamment résisté, finalement la bonté de Dieu vous ait conduit à si bon et désirable port, mettant au coeur d'un personageGa naar voetnoot1, auquel ses rares qualitez font tenir un si grand lieu de vous approcher de soy, affin que comme la meilleure Chrestienté, pour laquelle il travaille, reçoit d'excellens fruits de sa conduite, vous aussy comme instrument propre à seconder ses bonnes intentions, y puissiez coopérer par les dons que la mesme main vous a départiz, auxquelz je me réjouis extrêmement de veoir ce bonheur escheoir qu'où vous estes maintenant on sçaura les estimer par leur juste prix, nul autre n'en pouvant mieux juger que celuy mesme qui a sçeu faire ce choix. En quoy il confirme de plus en plus l'élection de ceux qui ont jetté les yeux sur luy pour le faire chef d'une si grande société, laquelle pour juste qu'elle fust ne pouvoit subsister longtemps sans une teste qui eust des conditions pareilles aux siennes, et qui se fortifiast d'aydes convenables pour un si grand oeuvre. Ce qui faict espérer à tous les gens de bien, que par sa main s'acomplira le dessein de ce grand royGa naar voetnoot2, qui ne vivant plus au monde qu'en la mémoire des hommes ne pouvoit mieux ressusciter qu'en cet unique successeur de sa prudence et magnanimité, et qui par toutes ses actions répond si dignement à la nomination que tant de princes ont faict de luy pour une entreprise de telle importance. De laquelle je luy souhaitte parfaict succez et à vous d'y contribuer aussy heureusement que vous le sçaurez capablement, affin qu'entre les avantages qui vous en reviendront, le premier soit d'avoir rendu confuz ceux desquelz l'animosité a tasché déflestrir en vous ce que les non passionnez et plus sages y sçavent singulièrement honorer. Or je seray attendant en bonne dévotion par vostre moyen l'estat du public au service duquel vous estes appellé et celuy de vostre particulier establissement, que nul ne vous souhaitera jamais plus avantageux que moy. En mon egard par la bonté de Dieu, je continue à jouir très doucement du repos de ma maison avec autant, et je l'ose dire, plus de contentement que peut estre beaucoup d'autres n'en trouvent dans les employs de ce temps. Pour mes enfans, ils sont bien eslognez les uns des autres, mesmes de profession, l'aisnéGa naar voetnoot3 et le plus jeuneGa naar voetnoot4 estans en vostre patrie, où par leur choix ils ont ambrassé la profession des armes; le secondGa naar voetnoot5 et le troisiesmeGa naar voetnoot6 continuent leur cours en droict à Poictiers, d'où l'on me rend témoignage d'eux assez conforme à leur devoir et à mes désirs. Dieu veille leur donner à tous de pouvoir un jour servir le public, particulièrement vous et les vostres aussy utiliment comme affectionnéement. Je les voue à ces usages, auxquelz je le suis de si longuemain que je ne m'en dédiray de ma vie. Sur quoy saluant humblement vos bonnes grâces, de Mad.11e vostre compagne, et de la belle et sage CorneliaGa naar voetnoot7, comme font ma femmeGa naar voetnoot8 en ses fillesGa naar voetnoot9, je vous supply me croire de plus en plus, | |
Monsieur, Vostre bien humble et plus affectionné serviteur
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Au Maurier, ce 19e. d'Aoust 1634. | |
Adres: A Monsieur Monsieur Grotius. Port de Paris. In dorso schreef Grotius: 19 Augusti 1634 Maurier. |
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