Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 4
(1964)–Hugo de GrootL'air de la mienne m'est assez rude par l'opposition violente de ceux qui sont causes de mon mal et ne croyent poinct trouver leur seureté qu'en continuant à faire comme ils ont commencé. Toutesf(ois) Dieu mercy, nous ne manquons pas de bons amis et ne prendrons autre résolution que digne de noz actions précédentes. On nous asseure que le roy de Sweden1 est passé le Rhin, vers Mayence laquelle ville est protégée par une armée du comte Jean de Nassau2. Par mer noz affaires vont assez mal, non seulement à cause des prinses que ceux de Dunquerque font chaque jour sur les nostres, s'enrichissants impunément à noz despens, mais aussi pour ce que Pater3, général d'une flotte aux Indes Occidentales a esté bi(en) batu par les Espagnols entre la Baye et Fernambucq. Il est vray que les Espagnols avoit cinquante-deux voiles et luy seulement seize, mais très bien montez. Le mal est arrivé par dix de ses navires qui n'ont aucunement voulu combattre, offensez par le rude commandement de Pater: tellement que le prix des parts dans la Compaignie des Indes Occidentales en est bien rabbattu et ne voudro(y) pas conseiller à monsieur le président de Lusson4 ou autres amis de s'y engager. Des nouvelles que je pourroy recevoir de voz costez celle de la santé de monsieur Bignon5 me seroit la plus agréable, comme aussi de messieurs de Thou6 et de la vostre et de messieurs voz frères7. Je vous prie très humblement de me faire l'honneur de faire mes recommandations bien humbles et à ceux que j'ay nommé et à tant d'autres amis que je ne nommeray pas, afin de n'oublier personne ny me mesprendre en l'ordre. Suffira que je demeureray tousjours et à uous et à eux Le 12 de décembre 1631 Le très fidel et très obéissant serviteur
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A Monsieur Monsieur du Puy. |
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